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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 09:47

Des activistes de la société civile fustigent le contrat Gécamines-CNMCO


http://www.digitalcongo.net/article/113318


Kinshasa, 19/02/2016 / Politique


La société civile redoute que la signature de ce contrat donne des résultats minimes comme cela a été le cas avec les mines cédées à divers partenaires miniers du Groupe Ouest et une bonne partie des mines des Groupes centre et sud.


Dans une « lettre ouverte », aux allures de réquisitoire, adressée en date du 29 janvier dernier au Premier ministre Augustin Matata Ponyo, quatre activistes de la société civile, œuvrant dans des entreprises du portefeuille de l’Etat dans l’ancienne province du Katanga, dénoncent la signature d’un protocole « d’accord de partenariat » entre la Gécamines et le groupe chinois CNMCO (Chine Nonferrous Mining Company). Objet exploitation des gisements de Deziwa et Ecaillé C. Les rédacteurs de cette correspondance fustigent, au passage, la « gestion calamiteuse » de la Gécamines par l’actuel président du conseil d’administration (PCA), Albert Yuma Mulimbi, qui s’est arrogé les fonctions exécutives depuis la révocation, il y a bientôt deux ans, de l’administrateur délégué général.


« Nous dénonçons aujourd’hui encore et avec la dernière énergie la signature du protocole d’accord entre la Gécamines et le Groupe chinois « Chine Nonferrous Mining Company » portant « entre autre à l’exploitation en partenariat des gisements de Desiwa et Ecaille Cx, notent-ils en liminaire. Situés dans le Groupe Ouest, ces gisements ont un potentiel estimé à 5 millions de tonnes de cuivre contenu.


La Gécamines avait repris ces mines à la Société minière Deziwa et Ecailles C (SOMIDEC). L’exploitation en propre de ces gisements représentait un espoir de relance des activités de cette société du portefeuille de l’Etat par la construction notamment d’une usine métallurgique d’une capacité de 200 mille tonnes de cuivre par an. « Cette exploitation aurait permis à la GCM d’atteindre déjà la moitié de sa production des années fastes », peut-on lire.


Jetant un regard rétrospectif, les quatre activistes rappellent que depuis 2000, la Gécamines a cédé des mines et des usines du Groupe Ouest et une bonne partie des mines des Groupes Centre et Sud à divers « partenaires miniers ». Elle a enregistré, selon eux, des résultats plutôt « minimes ». Aussi, redoutent-ils que le protocole d’accord sous examen « ne donne le même résultat que les autres partenariats ». Au motif que « dans ce genre de contrat, la partie qui apporte le numéraire à tendance à croire que le financement seul compte beaucoup plus que l’apport en minerai ».


« Gestion calamiteuse »


A l’appui de leur thèse, les « quatre » de relever que le Congo-Kinshasa a exporté plus d’un million de tonnes de cuivre au cours de l’année 2015. Cette quantité n’a eu, selon eux, qu’un « impact insignifiant » au plan économique, budgétaire et social. Et ce, contrairement aux années où la Gécamines ne produisait « que » 450 mille tonnes. C’est ainsi qu’ils tirent la sonnette d’alarme pour « éviter de tomber encore dans les mêmes pièges que la Gécamines a connus lors de la conclusion des précédents protocoles d’accords ».


C’est ici que les auteurs de cette correspondance dressent un véritable réquisitoire de la gestion de la Gécamines par le PCA Albert Yuma Mulimbi. Une gestion qu’ils qualifient de « calamiteuse ». Yuma est accusé d’avoir vendu « toutes les mines récupérées » par l’administration précédente. C’est le cas, semble-t-il, notamment de la Compagnie minière du Sud Katanga. On apprend par ailleurs que la Gecamines n’a plus d’industrie de transformation des minerais de cuivre et du cobalt.


Yuma est également accusé de dilapider l’argent de l’entreprise dans des dépenses somptuaires (réhabilitation du bâtiment administratif à Lubumbashi et à Kinshasa, affrètement d’un jet privé au coût de 42.000 USD/ le voyage à l’occasion de deux réunions mensuels du conseil d’administration...) en lieu et placer de financer la production. « Yuma n’a jamais sauvé une entreprise de production en difficulté », lancent-ils. Ils citent le cas de l’Utexafrica. « Relever la Gécamines est loin d’être la préoccupation du PCA qui est préoccupé plus par la vente et la cession des actifs que de booster la production ». « Peut-on diriger une entreprise comme la Gécamines à partir de Kinshasa et croire que ça va marcher? », s’interrogent-ils.


« Manquements graves »


Par ordonnance présidentielle datée du 26 juillet 2014, « Joseph Kabila » avait révoqué l’administrateur délégué général de la Gécamines, Ahmed Kalej Nkand. Il lui était reproché des « manquements graves dans l’exercice de ses fonctions ». Kalej n’a jamais été remplacé. Depuis bientôt deux ans, la Gécamines est administrée par Albert Yuma Mulimbi qui porte la double casquette de PCA et de « CEO » de fait. C’est comme si le président de l’Assemblée nationale faisait fi de la séparation des pouvoirs en assumant également les fonctions de chef de l’exécutif.


A en croire les quatre activistes de la société civile, « la Gécamines se meurt d’une mort certaine si rien n’était fait pour la sauver in extremis ». En guise de conclusion, ils préviennent: « Notre démarche ce jour vise à attirer votre attention sur l’effondrement inévitable de la Gécamines qui engagerait malheureusement votre responsabilité personnelle devant l’histoire et les générations futures et ternirait fort dangereusement l’image agréable que nous retenons de votre mandat ».


La lettre est signée par Ernest Chenge Mulubwe, Michel Banza Katolo, Jean-Jacques Muyombo Ngandu et Philémon Yav A Mukok. Des observateurs estiment que le « pauvre » Matata Ponyo n’y peut rien. « Il faut être un parfait naïf pour croire que les contrats miniers et autres accords de partenariat sont conclus au niveau du gouvernement alors que c’est la Présidence de la République qui régente ces matières... », glisse un analyste joint au téléphone à Lubumbashi.


Y.M./La Cite Africaine

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