Tous les visiteurs de marque en séjour à Kigali sont d'office priés d'aller se recueillir devant le mémorial du génocide de 1994 !
La RDC construira un jour un mémorial pour commémorer tous les génocides que le peuple Congolais a subis depuis le génocide de Léopold II jusqu'au germicide de plus de 8 millions de Congolais par la coalition Tutsi anglo-saxonne !
Dr. Lokongo
9.05.2017
17ème évaluation au Kenya, Accord-cadre d’Addis-Abeba : le Rwanda et l’Ouganda ne respectent pas leurs engagements
https://www.digitalcongo.net/article/5911ab7ffc9e1300047e89dd
Kinshasa 09/05/2017 Politique - Les onze pays signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, destiné à la stabilisation de la région des Grands lacs, ont bouclé lundi dernier à Nairobi au Kenya, leur 17ème réunion d’évaluation de la mise en œuvre de ce Protocole. Il s’agit d’un moment-clé pour faire le point sur les avancées, mais aussi les points négatifs. Le constat qui a été fait au cours de ces travaux est que les deux pays, considérés comme principaux Etats-partie, à savoir le Rwanda et l’Ouganda, ne respectent nullement leurs engagements pris lors de la signature de cet Accord international.
Il y a entre autres l’activisme dont font montre les anciens rebelles du M/23, réfugiés en Ouganda. Ces derniers quittent ce pays pour lancer des opérations armées sur le territoire congolais, avec la bénédiction de Kampala qui ferme les yeux. L’Onu, par une déclaration du Conseil de sécurité, a confirmé ces actions militaires des ex-M/23 en RDC. Alors que le premier engagement des signataires de cet Accord d’ Addis-Abeba est de ne pas servir de base-arrière à une attaque armée contre les pays voisins.
Il est aussi interdit le fait d’héberger sur son territoire des individus qui ont commis des crimes dans le pays voisin. Il est demandé aux Etats d’extrader ces personnes lorsqu’elles font l’objet d’une procédure judiciaire dans l’Etat-partie. Or, à ce sujet, l’Ouganda et le Rwanda refusent d’extrader des officiers ex-M23 poursuivis pour crimes internationaux par la Justice militaire congolaise.
Il y a le cas de Sultani Makenga, ex-chef militaire du M23 réfugié en Ouganda sous mandat de la Justice militaire congolaise. Kampala a toujours réservé une fin de non-recevoir à chaque requête d’extradition venant de Kinshasa. Kigali pareil pour l’autre groupe d’officiers M23 qui se cachent sur son sol. C’est le contraire de ce qui est prescrit dans l’Accord d’Addis-Abeba. Le Rwanda et l’Ouganda n’en ont cure. Ils ne s ‘en cachent même pas.
Un accord chiffon
On a vu le cas de Laurent Nkundabatware, chef du CNDP, toujours réfugié au Rwanda, mais recherché en RDC pour crimes internationaux. Kigali a toujours ouvertement rejeté toute demande d’extradition de Kinshasa en prétextant que la Justice congolaise n’est pas indépendante. C’est à croire que cet Accord-cadre d’Addis-Abeba n’est qu’un chiffon pour le Rwanda et l’Ouganda.
Dérision
Dès lors, cet accord perd toute sa substance. D’autant que les motivations, qui ont été à la base de son adoption par les 11 Etats des Grands lacs, sont une conséquence de la situation chaotique, créée à l’Est de la RDC par des rébellions soutenues par le Rwanda et l’Ouganda. Les deux dernières d’entre elles sont le CNDP de Laurent Nkunda qui s’est mué en M/23 de Bosco Ntanganda et de Sultani Makenga. A quoi donc bon continuer à appliquer un Accord-cadre dont les effets font défaut du fait de la non-implication du Rwanda et de l’Ouganda ?
De ces trois pays principaux concernés, l’Accord n’est appliqué qu’en RDC où il existe même une structure nationale d’accompagnement, le « Mécanisme national de suivi ». Au fait l’Accord lui-même a été mal négocié, au détriment de la RDC, qui est pourtant souvent victime des agressions de ces deux voisins, par le biais des rebellions bidon.
Indignation
C’est à la RDC, l’Accord d’Addis-Abeba impose plusieurs obligations. Comme par exemple, la réforme de l’Etat, la promotion de la démocratie et la réconciliation nationale, les élections, la réforme de la Justice, du système de sécurité... Pourtant, le Rwanda et l’Ouganda sont des pays arriérés sur le plan démocratique.
Kaguta Museveni, le Président ougandais est au pouvoir depuis 1986 (près de 30 ans) et celui du Rwanda Paul Kagame depuis 1994, (23 ans de règne sans partage). Ces deux pays n’ont pas d’opposition ni même pas un semblant de système judicaire indépendant. A eux, l’Accord d’Addis-Abeba n’exige rien du tout sur le plan des réformes démocratiques. Ils peuvent donc se frotter les mains.
A ce titre, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba est désaxé. Raison pour laquelle il va continuer à battre de l’aile. Jusqu’au jour où le Rwanda et l’Ouganda vont enfin accepter de respecter les engagements pris par leurs signatures.
Forum des As
(CL/GW/Yes)