Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 10:33

L’AUTO-PRISE EN CHARGE DE NOS FORCES ARMEES: FINALITES ET CONTRAINTES

Par Antoine Roger LOKONGO, PhD

2.3. Lutte contre les embargos nous imposés injustement:

La RDC notre pays est sous embargo des Nations Unies depuis juillet 2003 (Résolution 1493 (2003). Cependant, même si depuis 2008, les mesures ne concernent plus que les forces armées non gouvernementales, «les fournitures, ventes et transferts d’armes et de matériel connexe au Gouvernement de la RDC, et la fourniture d’une assistance ou de services de conseil ou de formation ayant un rapport avec la conduite d’activités militaires destinés au Gouvernement de la RDC (Résolution 1807, para. 2 et 5 et Résolution 2293, para. 1 et 2), tout cela nécessite une notification préalable au Comité des Sanctions sur la RDC !

Source : GROUPE DE RECHERCHE ET D'INFORMATION SUR LA PAIX ET LA SECURITE (GRIP). https://www.grip.org/fr/node/1513

Ça doit être considéré comme une atteinte à la souveraineté de notre pays. Nous devons produire nos propres armes ou de munitions pour contourner tout cela.

2.4. Sauvegarde de l’intégrité territoriale de notre pays:

La RDC, notre pays, par le  fait qu’elle partage ses frontières avec neuf pays, demeure la plaque tournante et l’enjeu majeur pour la sécurité sous-régionale. Les agressions militaires et les conflits armés qu’elle a connus pendant deux décennies basés sur le commerce illicite de ses ressources naturelles par les pays voisins, ont comporté des effets possibles de déplacement des frontières, une fois que son intégrité territoriale était menacée.

Si nous disons que le Congo restera un et indivisible, et que sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale ne sont jamais négociables, et bien, la maîtrise des armements pour mieux sécuriser nos frontières s’avère indispensable.

2.5. Lutte contre le terrorisme à l’est de notre pays:

L’éradication de la menace du terrorisme islamiste (ADF/NALU) à l’Est de notre pays préoccupe l’Etat Congolais à tous les niveaux.

Dans l’interview du Président Joseph Kabila que j’ai évoquée tout au début, il a confirmé que l’Est de la RDC représente une nouvelle cible des groupes armes terroristes islamistes radicaux venus de l’Ouganda, de la Somalie, du Kénya, de la Tanzanie, de la Mozambique…, bref un réseau des terroristes opérant au sein des groupes bien connus comme les ADF/NALU Ougandais, les Shebabs Somaliens, les Boko Haram en Afrique de l’Ouest… Selon lui, cette menace nouvelle, inédite, exige une stratégie particulière, une bonne coopération et coordination des services de sécurité des pays de la région.

Lors de son exposé au Conseil sur les Relations Extérieures, le 4 avril 2019, le Président Félix Antoine Tshisekedi a quant à lui tiré la sonnette d’alarme sur la menace que posent les groupes armes terroristes islamistes sur la partie Est de la RDC qui s’y adonnent à l’exploitation illégale des richesses minières congolaises pour financer leurs activités. Il a préconisé l’inscription de son pays dans l’Organisation de la Lutte contre le Terrorisme et a sollicité l’appui des États-Unis pour y éradiquer leur présence.

Nous avons longtemps cru que la restauration de la paix, surtout dans la partie Est de notre pays, passe par la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis Abeba  et son mandat de neutralisation des groupes armés Congolais et étrangers par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo avec l’appui de la MONUSCO; ainsi que celui des mécanismes institutionnels de coopération sous-régionale (comme la SADC qui y est présente à travers la Brigade d’intervention de la SADC). Lors de sa 5eme Session Ordinaire tenue du 03 et 04  mars 2018 à Libreville, République Gabonaise, le Conseil des Ministres du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX en sigle), a également a adopté la « Stratégie de prévention et de lutte contre le terrorisme en Afrique Centrale », notamment à travers la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC), l’un des instruments opérationnels du COPAX.

Or, compte tenu du bilan mitigé de la présence de la MONUSCO en RDC depuis 1999, notamment pour ce qui est de la protection des populations civiles et de l’éradication des groupes armés, nous devons maintenant - comme l’a déclaré Son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre Léonard SHE OKITUNDU - orienter notre action militaire en employant des moyens qui sont efficaces par rapport à une guerre asymétrique – et non conventionnelle - à laquelle nous faisons face et qui nous est  menée par les groupes armés en question.

2.6. Exportation de la paix et du développement dans la Région des Grands Lacs Africains:

Si la RDC compte développer son industrie militaire, ce n’est pas pour agresser et envahir d’autres pays dans la région. Cette industrie militaire fera tout simplement de son armée, une armée dissuasive composée entre autres des services spéciaux de sécurité compétents. La RDC a tout simplement besoin « des armes qui désarment » (légitime défense).

Même pendant l’agression contre notre pays par la coalition anglo-americano-rwando-ougandaise, « les Forces Armées Congolaises (FAC) ont enregistré de nombreux succès militaires, dus en grande partie à un renforcement sérieux de l’aviation (NDLR : Zimbabwéenne) qui a harcelé et démoralisé les forces rebelles. Les FAC ont engagé d’importants moyens, dont de nouveaux bombardiers à moyen rayon d’action, des Soukoy SU-25, récemment acquis, ainsi que les avions Hawks du Zimbabwe, plus efficaces que les Migs et dont les pièces de rechange sont toujours fournies par la Grande-Bretagne. L’armée congolaise forte de 60.000 hommes est en pleine restructuration et monte en puissance ».

Témoignage de colonel BEM honoraire belge Emile Havenne, dans son livre intitulé     « La deuxième Guerre d’Afrique centrale », publié en mai 2001.

Or, les FAC n’ont pas envahi le Rwanda et l’Ouganda, mais le terme “Grand Congo Démocratique” revenait toujours dans les discours de Mzee Kabila, plus spécialement dans son dernier discours à la nation à l’ occasion de la fête de Nouvel An 2001. Ce terme traduit une grande vision que Mzee Kabila avait pour le Congo. Il voulait reconstruire une nation unie, indépendante et forte.

“Je vous convie tous, filles et fils du Grand Congo Démocratique, à une résistance encore plus active et à une lutte, sans merci, contre nos ennemis, jusqu’au jour où nous recouvrerons totalement l’intégrité territoriale, l’indépendance nationale, et la souveraineté internationale de notre pays”, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, c’est chose faite.

 

Pour  Mzee Kabila, les premiers préalables pour reconstruire un état fort sont:

 

a. Débarrasser le Congo du poids de l’histoire, notamment la nature obscurantiste, oppressive et exploiteuse de l’état que le peuple Congolais a toujours connu de Léopold II jusqu’à Mobutu (sans oublier les agressions que les petits pays voisins de l’est nous ont fait subir).

 

“Nous voulons le renouvellement de la classe politique, nous voulons rajeunir la classe politique Congolaise. Nous voulons une nouvelle classe politique consciente que ce pays peut se reconstruire comme tous les autres (changement de mentalités). Dans notre pays tout riche qu’il est, dans l’arrière pays, le paysan, toute sa richesse c’est une machette, une houe et une natte. Il n’a pas de lit. Il a vécu comme ça pendant les trois décennies du Mobutisme. Mobutu les a laissés complètement isolés. Pas de routes, pas d’infrastructures de communication avec le reste du pays et du monde. Le peuple était complètement abandonné à lui-même. C’était vraiment de la misère. Voilà comment on peut punir tout un peuple et ce sont ces mêmes gens, renchéris par les occidentaux - surtout les missions diplomatiques des pays occidentaux chez nous parce que ce sont elles qui dirigeaient notre pays - qu’ils veulent nous voir les associer à notre œuvre libératrice», a déclaré Mzee Kabila!

 

b. Se réapproprier le Congo : Le Congo ne peut jamais devenir une puissance, “un Super Congo” si ses inestimables ressources aussi bien du sol que du sous-sol demeurent une « chasse gardée » des intérêts étrangers et d’une mince couche des élites locales. Que signifie d’ailleurs le terme “investissement” lorsque nous connaissons tous que c’est l’argent du Congo qui y est recyclé ! Mzee Kabila a redressé le Congo avec l’argent propre du Congo et n’a pas laissé le pays en dette ! « Se prendre en charge (comme le guépard, purement chasseur, qui ne mange que la proie qu’il a attrapée lui-même. Il n’est pas charognard» ! « Qui veut que ses affaires soient bien faites, les fasse lui-même », dit-on. Il n’y a que le travail,  la sueur de nos propres fronts, qui changeront notre sort. A titre de rappel, il y a trois espèces de sueur : celle de la maladie, celle de l’étuve (lieu clos chauffé afin de faire transpirer), et celle du travail, qui est la meilleure de toutes (proverbe juif).

 

c. Organiser le peuple : le mettre en mobilisation permanente (prise de conscience, auto-prise en charge, non à la dépendance extérieure totale) pour réaliser son unité sans fissures et résister à toutes les tentatives humaines intérieures et extérieures et velléités hégémoniques visant  à l’asservir de nouveau ; et lui confier le pouvoir  (démocratie ou pouvoir au peuple, par le peuple et pour le peuple). 

 

d. Créer une industrie puissante pour nous faire respecter :

 

Le Congo ne peut compter sur une économie basée sur le trafic des poissons, des poulets par les soi-disant operateurs économiques locaux qui ne feront jamais concurrence aux monopoles étrangers. Il nous faut des usines, de nouvelles technologies, de l’industrie lourde pour fabriquer des véhicules, des armes, des pièces de rechange, une industrie de transformation de nos ressources sur place pour créer des emplois et des marchés au profit de notre peuple au niveau local, national, régional, continental et international.

“Comment le Congo peut-il devenir une puissance si nous devons tout importer, y compris les cravates ? Que deviendra le Congo ?”, a ironisé Mzee Kabila (voir discours sur les CPP).

 

e. Faire jouer au Congo son vrai rôle de « cœur de l’Afrique», du «moteur ou de locomotive de l’Afrique» sur le plan politique, économique et culturel, et dans le cadre du panafricanisme et de la coopération Sud-Sud sur tous les plans.

 

“Les indépendances africaines offrent au monde le spectacle tragique d’un continent trahi, pillé, humilié et exsangue avec la complicité de ses propres filles et fils. Nous exprimons le vœu de voir  l’Afrique sortir du 20ème siècle guérie de toute velléité de dépendance extérieure, et réaffirmons  que le combat pour l’indépendance et la souveraineté du Congo  concerne tout le continent Africain car notre pays s’est donné  pour vocation africaine d’exporter la paix [et non la domination], la sécurité et le développement. Une République Démocratique du Congo faible, c’est  une Afrique vulnérable à partir de son centre, J’allais dire, c’est une Afrique sans cœur.”,  Dixit Mzee Kabila, 3ème Sommet de la COMESA tenu le 29 juillet 1998 à Kinshasa.

 

2.7. Construction des infrastructures de base ainsi que l’électrification de tout le pays:

Ce sont des conditions préalables au développement d’un pays en général et de  son industrialisation en particulier. La Chine a commencé par l’agriculture, les infrastructures et l’électrification du pays pour devenir ce qu’elle est devenue aujourd’hui !

D’ailleurs, pour séduire les fameux investisseurs, nous devons remédier au déficit en infrastructures de base (routes, ports, aéroports, chemins de fer) et en électricité. Sans électricité, sans infrastructures énergétiques, point d’industrialisation.

Tous les experts sont unanimes. L’industrie nationale ne peut pas être compétitive sur le marché international si l’énergie constitue une part importante des coûts de production. Autrement dit, on achètera nos matières premières, pour les raffiner en Asie, aux Etats-Unis ou en Europe et nous revendre les produits transformés. La Banque mondiale estime, elle aussi, qu’une production énergétique fiable est essentielle à l’industrialisation.

Source : Business et Finances, 5 janvier 2017.

Nous misons sur le projet Grand Inga sur les énergies renouvelables dans le cadre des partenariats public-privé.

Pour diversifier notre économie, nous devons amorcer une révolution industrielle et technologique. La production et pourquoi pas la commercialisation de biens et de services militaires deviendront une partie intégrante de cette diversification. L’industrie militaire deviendra une partie intégrante de l’économie nationale car elle contribuera à la transformation de nos ressources, à la création des emplois et des marchés.  

En plus, l’industrie et la technologie détermineront notre position comme puissance régionale, sans oublier notre maitrise efficace des questions liées à la protection de l’environnement.

2.8. Développement de nos propres technologies industrielles et militaires, basée sur la coopération avec nos partenaires dans le cadre des transferts de nouvelles technologies 

Ceci pour nous permettre d’exploiter nos propres ressources, les transformer sur place pour nous créer des emplois et des marchés à notre propre profit d’abord.

Cependant s’il faut délivrer un certificat d’aptitude scientifique et industrielle à la RDC, il portera la mention « faible ou inexistante ».

Quand nous signons les contrats d’armement, la clause principale et fondamentale concernant le transfert de technologies doit y être inclue.

C’est ce qui a fait de l’Algérie la première puissance militaire du continent. L’Algérie, afin de prendre le virage des nouvelles technologies, investit ainsi très lourdement au profit du secteur militaire en y consacrant près de 10,3 milliards de dollars en 2018.

En effet, depuis 2009, l’Algérie investit massivement ses ressources au profit du développement de son industrie de défense, avec comme programme, l’installation de plus de quarante usines et près de 30.000 emplois dans le secteur à la fin de cette année. La collaboration avec l’allemand Mercedes permet à l’Armée Nationale Populaire (ANP) d’adapter ses canons antichars M12 sur des camions 6x6 Zetros, montés localement. Celui avec l’italien Leonardo lui ouvre le monde de l’aéromobilité avec la création d’une usine d’assemblage d’hélicoptères près de Sétif.

Dans le cadre du programme de modernisation et de développement des capacités de l’ANP, cette dernière a démarré le 31 octobre 2018, l’activité d’un important centre de production et de maintenance d’équipements de guerre électronique disposant de plusieurs chaines de montages d’appareils de diverses fonctions:  montage des différents moyens de télécommunications de dernière génération de haute précision, à l’instar des stations hertziennes numériques, des commutations téléphoniques numériques, ainsi que les différents appareils de téléphonie, outre les équipements de système d’interphone.

Tout cela, c’est dans le cadre de son projet PF-2019. Pour réaliser ce projet, l’Algérie a revu le budget du ministère à la hausse en lui consacrant près de 11 milliards de dollars. Cela représente plus du quart du budget total du pays.

Source: SPUTNIK INTERNATIONAL, 02.11.2018  & Centre de Ressources et d’Information sur l’Intelligence Economique et Stratégique. https://portail-ie.fr 

La RDC dispose de tous les atouts possibles pour développer son industrie de la défense et de la sécurité (fabrication d’armes sur notre sol). En effet, notre pays regorge de beaucoup de matières premières utilisées dans l’industrie de pointe, notamment des minerais stratégiques à la base de la révolution numérique comme l’uranium, le cuivre, le cobalt, le nobium, le coltan (colombo-tantalite. Le tantale est présent dans les obus, pour son haut coefficient de perforation), le tungstène, le wolfram (dont les productions apparaissent quelquefois de manière inédite dans les chiffres du commerce extérieur des pays voisins)…, et qui font tourner tous les secteurs de l’industrie moderne : Informatique, télécommunication, production de l’énergie nucléaire, avions de chasse comme les Rafales, missiles, armement aérospatiale, métallurgie, pharmacie, électroménager, locomotives, tracteurs, des armes lourdes tels que les chars de combat, etc.

L’ancien Katanga abrite 50 à 60 % des réserves mondiales de cobalt, tout comme de grandes quantités de cuivre (…). Le Pentagone a identifié le cobalt et le cuivre comme des minerais stratégiques et critiques pour la production d’avions militaires et de systèmes de guidage des missiles.

Source: Revue états-unienne Foreign Affairs.

« Une crise qui s'aggrave au Congo: et la menace qu'il fait peser sur la sécurité nationale américaine ».

John Prendergast and Sasha Lezhnev, “A Worsening Crisis in Congo: And the Threat It Poses to U.S. National Security”, Foreign Affairs, 13 October 2017.

 

Rappelons que durant la seconde guerre mondiale, l’uranium de la mine de Shinkolobwe, au Katanga, servit à la fabrication des bombes atomiques larguées en août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. Presque pendant toute la guerre froide, le Zaïre de Mobutu constituera un fournisseur important de cuivre et de cobalt au « monde libre ».

En bref, importons les nouvelles technologies, exploitons-les, c.à.d, étudions-les afin de développer les nôtres propres pour transformer nos ressources sur place, créer des emplois et changer les conditions de vie de nos populations et de nos soldats (une armée casernée, nourrie, habillée, soignée, régulièrement payée, bien équipée et surtout régulièrement entraînée, comme l’a écrit feu général Célestin Ilunga Shamanga) au lieu de continuer d’exporter nos ressources toujours à l’état brut au 21ème siècle et d’importer les équipements de seconde main et/ou modernisés avant la livraison.

Pour cela, il faut consacrer un budget à  la recherche pour développer une industrie de la défense: innovation, développement technologique, inventaire de nos capacités industrielles basées sur l’expertise locale. A partir des armes que nos ancêtres fabriquaient pour faire face aux défis sécuritaires de leur temps (entassées au Musée de Tervuren en Belgique) ainsi que des armes artisanales que nous fabriquons aujourd’hui, nous pouvons développer des armes plus sophistiquées.

A lire le Rapport de Georges BERGHEZAN sur « Les Armes Artisanales en RDC: Enquête au Bandundu et au Maniema », Groupe de recherche et d'information sur la Paix et la Sécurité (GRIP), Février 2015.

https://www.grip.org/sites/grip.org/files/RAPPORTS/2015/Rapport%202015-2.pdf

 

3. DEFIS ET CONTRAINTES NECESSITANT LE DEVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE DE DEFENSE EN RDC

3.1. Les voisins de la RDC montent en puissance s’agissant de l’industrie militaire.

L’Est de la RDC est devenu le débouché des armes et munitions fabriquées par les pays de la région.

La puissance militaire est définie comme « la capacité des forces armées + la technologie militaire et les capacités de l’industrie d’armement + les capacités globales du pays, en croissance économique ».

Source : Bertrand Badie et Dominique Vidal, (dir.), « Nouvelles Guerres. L’état du monde 2015 », La Découverte, Paris, 2014.

Or, en Afrique, il n’y a que 11 pays qui disposent d’une base industrielle et technologique de défense (BITD) solide et autonome, c’est-à-dire, ceux qui fabriquent leurs propres armes à haute technologie, y compris les engins de guerre conventionnels, notamment : l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, le Soudan, la Tanzanie, la Namibie, l’Ouganda et le Zimbabwe.

Ouganda: Nakasongola Arms Factory, une joint-venture Ouganda-Chine avec des techniciens et entrepreneurs d’origine chinoise, nord-coréenne et sud-africaine.

Kenya : Ordnance Factories Corporation: Production des munitions pour revolvers et fusils d’assaut, construite avec le concours de la Belgique.

Zimbabwe : Zimbabwe Defence Industries (ZDI), production des armes légères, des munitions et des mines.

Afrique du Sud : Plus de 700 usines de fabrication d’armes.

Source: sanslimitesn.com, 5 janvier 2016.

https://sanslimitesn.com/11-pays-africains-qui-fabriquent-leur-propres-armes/

 

L’Afrique subsaharienne compte trois grandes puissances militaires, notamment, le Nigeria (à l’ouest), l’Angola (au centre) et la RSA (au sud).

Pendant la guerre d’agression contre la RDC du 2 aout 1998, tous ces pays ont de près ou de loin impliqués (seulement trois comme des amis, notamment, l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe). L’expérience doit nous avoir rendus sage. Les pays n’ont pas d’amis permanents, ils n’ont que des intérêts permanents. Nous devons envisager à disposer de notre propre base industrielle et technologique de défense (BITD) solide et autonome susceptible de faire de nous une première puissance militaire  en Afrique centrale.

3.2. Surmonter les obstacles sociologiques à notre développement: 

Il nous faut adopter un nouvel état d’esprit en nous disant que nous pouvons nous tous, unis, sans distinction de tribus, nous rattraper et moderniser notre pays. Cela demande de nous l’audace, la rigueur ou la discipline, mais surtout la transparence pour orienter notre secteur minier vers la transformation de nos minerais sur place de sorte que la valeur ajoutée finale se réalise dans notre économie, qui en ce jour demeure toujours extravertie ! « YES WE CAN ! » (Obama).

La discrétion est aussi au centre de tout développement de l’industrie militaire, secret défense oblige (maitrise de l’information). « Le silence et le secret sont des armes indispensables dans toutes études stratégiques ». Dixit Antoine Riboud, Homme d’Affaires Français,  Groupe Industriel Danone. Or, les choses ne se font pas souvent discrètement en RDC, le « chœur de l’Afrique » !

4. CONCLUSION:

Investir massivement au profit du secteur de l’industrie militaire autonome, c’est investir non seulement au profit de la modernisation, de la professionnalisation (génie militaire) et de la montée en puissance de notre armée (même si cela implique la revue en hausse du budget de notre défense).

L’industrie militaire peut aussi contribuer à l’industrialisation de notre pays qui regorge des ressources naturelles et minières immenses, à la croissance et à la diversification de l’économie nationale, à la création d’emplois et des marchés, y compris au profit des militaires (les démobilisés, les enfants orphelins des militaires tombés sur le champ de bataille, ect., ).

L’effet domino que l’industrie militaire entraine c’est aussi de l’appropriation de nos stratégies politico-militaires pour défendre notre souveraineté nationale, l’intégrité territoriale de notre pays ainsi tout autres intérêts nationaux fondamentaux, y compris le maintien de la paix et de la stabilité politique et enfin pour changer les rapports de force au niveau régional, sans vouloir attaquer  qui que ce soit.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Congo Panorama. Le blog du soldat du peuple: Par Antoine Roger Lokongo, le Soldat du Peuple engagé dans la bataille des idées pour un Congo meilleur. Un Congo qui s'assume et devient un parténaire clé de la Chine, hier un pays sous-développé, qui, en un lapse de temps, a changé son destin en comptant sur ses propres efforts et devenu une puissance.
  • : A partir des idées de mes héros, Patrice Emery Lumumba et Laurent Désiré Kabila, je suis l'actualité politique de mon pays, la République Démocratique du Congo en partuclier et de l'Afrique en général et je donne mes commentaires. Antoine Roger Lokongo
  • Contact

Hymne des Opprimés

  Ces CPP-ci sont la lumière des ouvriers
et des paysans,
ainsi que de tout opprimé.

Il n’y a point de doute d’abattre l’exploitation et de créer une juste société.

Notre serment est de ne jamais échouer,
enjoignons toutes nos forces en un faisceau,
tenons bien nos armes dans nos mains,
car ces CPP sont la force du peuple.


Dans sa noble cause,
jamais de spoliation.

Notre lutte revendique nos droits,
quoiqu’il en coûte,
jamais de servitude.


Pour les opprimés,
la Révolution est un rempart,
son ultime but est que le peuple gouverne.

Laurent Désiré Kabila,
lâchement assassiné le 16 janvier 2001.

Recherche

Archives

Liens Préféres