Dans une lettre signée par plusieurs sénateurs congolais, notamment Léonard She Okitundu, ancien patron de la diplomatie sous le président Joseph Kabila, ces élus répondent à leurs 9 collègues américains qui ont encouragé l’administration Trump à concentrer ses efforts sur le démantèlement du système « kleptocratique » de l’ancien régime politique en République démocratique du Congo. Dans leur correspondance, les sénateurs congolais, membres de la commission relations extérieures, ont répliqué en soutenant que leur combat d’éradiquer la corruption en RDC ira jusqu’au bout. Ces élus encouragent le gouvernement sous le règne du président Félix Tshisekedi à « accentuer les efforts qui ont déjà commencé avec le régime de Joseph Kabila, afin de stopper ce fléau qui appauvrit le pays ».
Mais ils perçoivent d’un mauvais œil que cela vienne de certains sénateurs américains, frisant l’ingérence dans les affaires internes de la RDC. Ils estiment qu’autant, « nous nous interdisons d’interférer dans les affaires internes d’autres pays, en particulier les États-Unis, autant nous sommes en droit d’attendre de ces pays un comportement réciproque. » Ils appellent, à cet effet, au respect des conventions diplomatiques. « Dans l’intérêt bien compris de nos deux nations, nous en appelons à un partenariat franc et constructif fondé sur le respect strict des conventions diplomatiques. »
Par ailleurs, ces élus de la chambre haute note que « le parlement congolais est pleinement mobilisé dans la lutte contre la corruption et encourage le gouvernement, sous l’arbitrage du président Félix Tshisekedi, à poursuivre et à accentuer les efforts déjà consentis dans ce sens sous le mandat de Joseph Kabila, notamment, l’opération dite tolérance-zéro ainsi que la mise en place d’un conseiller spécial et d’un service technique ad hoc en charge de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent ». Ces sénateurs congolais ont tout de même apprécié des recommandations américaines dans l’optique de renforcer la coopération entre les institutions de deux pays mais aussi « garantir la sécurité et la lutte contre la corruption, une question qui leur intéresse au plus haut point. »