En prélude à l’adhésion imminente de la RDC au sein de la Communauté des pays d’Afrique de l’Est (en anglais East African Community, EAC), certains opérateurs économiques de Goma notent quelques risques pour Kinshasa. L’un d’eux, David Katumbi, appelle les décideurs du pays à doubler les efforts pour relever les défis. Il redoute le risque de voir l’économie congolaise se noyer dans une « organisation sous-régionale très favorable aux pays voisins ».
Pour David Katumbi, l’adhésion de la RDC à Est Africa community est une bonne initiative. Cependant, d’après lui, la RDC accuse un décalage et, de ce fait, part en position de faiblesse vis-à-vis des autres pays.
Cette situation s’explique en partie par l’absence d’unités de production et d’infrastructures routières ainsi que par l’absence des lois qui facilitent les investissements. A cela s’ajoute le phénomène de l’insécurité, qui gangrène beaucoup de provinces.
David Katumbi estime que l’Etat congolais connaitra un manque à gagner et une baisse de l’activité économique dans sa partie Est :
« Lorsque nous adhérons dans Est Africa community, il faut savoir que nous perdons une partie de notre souveraineté économique, c’est à dire les produits rwandais, ougandais, kenyans… vont avoir des facilités douanières. Maintenant de l’autre côté nous qui sommes au Congo, avec cette instabilité qui date des années, qu’est-ce que nous allons amener de l’autre côté pour équilibrer la balance économique ? Exemple, à l’époque, on produisait le thé, le café. Mais aujourd’hui, si vous suivez le marché mondial, où est-ce que nous sommes ? »
Il recommande aux autorités congolaises d’adapter rapidement les lois à cette réalité et de renforcer les capacités des agents de services qui mettront ces traités en application. Selon lui, les avantages politiques ne suffisent pas, mais il faut voir aussi la dimension économique qui est souvent à la base de l’insécurité dans la région du Kivu.