Tshisekedi –Museveni : Une rencontre à fort enjeu économique et sécuritaire
Le président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, et son homologue ougandais, Yoweri Museveni, ont eu un tête-à-tête d’une heure, mercredi 16 juin à Mpondwe, ville ougandaise (district de Kasese). Ils ont, entre autres, parlé de la situation sécuritaire.
Outre le projet de construction des routes en RDC, M. Museveni a indiqué qu’il est « heureux » qu’il ait « discuté de la question de la sécurité dans la région » avec son homologue congolais.
La rébellion ougandaise d’Allied democratic forces (ADF) présente sur le sol congolais depuis 1995 est accusée des massacres à grande échelle des milliers de civils depuis plus de six ans.
Acculés dans la région de Beni, les combattants ADF se sont dispersés jusqu’en Ituri où ils ont multiplié récemment des attaques contre des civils dans le territoire d’Irumu.
Les enjeux économiques
Trois axes routiers seront construits entre la RDC et l’Ouganda grâce aux accords politiques et techniques signés en mai dernier entre les deux États. Il s’agit des axes : Kasindi-Beni, Beni-Butembo et Bunagana-Rutshuru-Goma pour un coût total estimé à environ 300 millions USD. Les enjeux sont avant tout commerciaux. La RDC devrait s’ouvrir davantage à l’Afrique de l’Est d’où elle importe plusieurs produits manufacturés.
« Les importations viennent de l'océan indien au port kényan de Mombasa et, c'est la route utilisée pour l'intérieur notamment Beni, Goma, Bunia, Kisangani. C'est une route d'une très grande importance pour nous. Ce qui change, c'est le problème de temps, là où on pouvait faire trois, quatre, cinq jours en moins de deux jours on peut partir de Butembo, Beni et atteindre le port de Mombasa, il n'y a pas de communes mesures entre une route à terre bâtie qui est sujette aux caprices du climat par rapport à une route asphaltée », a fait savoir l’ambassadeur de la RDC en Ouganda, Jean Pierre Massala, qui est présent à Mpondwe.
La réhabilitation de ces routes va également aider la RDC à augmenter le taux de ses exportations vers l’Ouganda et l’Afrique de l’Est. Actuellement, l'Ouganda exporte beaucoup vers la RDC. En 2020, par exemple, les exportations ougandaises vers la RDC constituées des produits manufacturés sont estimées à 900 millions USD.
« L'Ouganda exporte pratiquement les matériaux de construction parce qu'ils ont beaucoup d'usines », a, selon la source, indiqué le diplomate congolais en poste à Kampala.
Les exportations congolaises demeurent faibles et informelles notamment à cause de l'insécurité dans les zones frontalières, principalement à Beni. « Nous exportons les produits agricoles, mais il faut que la sécurité soit assurée. Dans les zones comme Beni, Kamango nous avons le cacao, le café, le thé, du bois », a confié l’ambassadeur Jean Pierre Massala.
La RDC s’est érigée en consommateur des produits ougandais. Le projet de construction des routes Kasindi-Beni, Beni-Butembo et Bunagana-Rutshuru-Goma devrait ouvrir à la RDC la voie à l’Afrique de l’Est et à l’océan indien. Le projet devrait aussi préparer l’adhésion de la RDC à la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est.
Les travaux seront exécutés par une entreprise indienne basée en Ouganda. Le coût total des travaux est d’environ 300 millions USD. L’entreprise indienne va financer les travaux à hauteur de 60% tandis que l’Ouganda et la RDC vont apporter chacun 20%.
Le Potentiel
Les présidents congolais et ougandais Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni se sont rencontrés, mercredi 16 juin, à la frontière entre la RDC et l’Ouganda. Les deux chefs d’État ont présidé le lancement des travaux de construction pour la modernisation des routes Mpondwe-Kasindi-Beni, Beni-Butembo et Bunangana-Rutshuru-Goma. Il s’agit d’une route d’une grande importance économique surtout en termes d’échanges commerciaux pour Kampala et Kinshasa. Le projet destiné à ouvrir la RDC la voie à l’Afrique de l’Est et à l’océan indien, a connu un coup d’accélérateur au mois de mai 2021 avec les signatures des accords politiques et techniques entre les deux pays. L’intérêt pour cette route n’est donc pas qu’économique. Il est aussi d’ordre sécuritaire dès lors que l’axe Kasindi-Beni est souvent utilisé par des combattants ADF en vue de tendre des embuscades contre les véhicules et les motos appartenant aux commerçants.
COMMENTAIRES
1. Drôle de projet "conjoint" RDC et Ouganda ! En effet, cet asphaltage de routes, pour une somme faramineuse de plusieurs cemnetaines de muillions USD, nous est présenté comme financé en grande partie (60%) par une entreprise ougandaise. Et le projetvise explicitement à fixer la RDC dans un rôle de source de matières premières non transformées pour l’Ouganda et aussi dans une fonction de marché dépotoir des rares produits à valeur ajoutée (produits manufacturés) qui proviennent de l’Ouganda !
2. Il y a donc institution d’une sorte de sous-impérialisme économique ougandais, en plus du sous-impérialisme militaire déjà en place, que Félix Tshilombo veut imposer aux provinces congolaises de l’Ituri et au Nord-Kivu. Ce "deal" sera donc gagnat pour l'Otzugfanda,m et perdant pour la RDC, tant en termes de balance commerciale (qui sera déficitaire pour la RDC, car c'est le même type d'échanges, générateurs de dettes, qui nous lient à l'Occident et à la Chine, par exemple), qu'en matière de perte de contrôle militaire sur une partie de notre territoire national.
3. En clair, Félix Tshilombo vient « offrir » à l’Ouganda la tutelle économique sur l’Ituri et le nord du Norxd-Kivu que le pays de Yoweri Kaguta alias Museveni n’avait pu obtenir par sa guerre agressive et meurtrière. Une guerre dont les conséquences néfastes dans notre RDC, notamment dans la ville martyre de Kisangani, constituent la substance du procès intenté par la RDC contre l’Ouganda par-devant la Cour internationale de Justice (CIJ), à La Haye, en Hollande, procès en cours (il y a encore eu des audiences cette année 2021, où la RDC a été représentée par le chargé d’affaires Bin Bulongo de Bruxelles).
A lire à ce sujet:
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4. Donc, plus bête (ou pervers) et plus traître que Félix Tshilombo, on fait rarement. Et plus effronté aussi, d'oser essayer de nous vendre sa félonie comme avancée "panafricaine" !
4.1 Agissant pour le Rwanda, notre joufflu national a d’abord fait applaudir le criminel Paul Kagame au stade des Martyrs a Kinshasa par les militants de son UDPeste en 2019 (acte symbolique terrible). Ensuite, il était parti à Kigali pour y écrire, au mémorial du génocide de 1994, que les millions de morts faits en RDC, en grande partie par la soldatesque rwandaise, étaient des « victimes COLLATÉRALES du génocide rwandais » (acte politique visant à abolir - heureusement en vain - le combat contre l’impunité du Dr Denis Mukwege, prix Nobel RD Congolais de la paix et cible de menaces de mort kagamistes), tout en utilisant, CLANDESTINEMENT, la soldatesque rwandaise pour tenter de désarmer les résistants locaux à l’est de notre pays !
4.2 Puis, agissant pour les intérêts de l’Ouganda, voilà qu’en proclamant son régime d’un « état de siège » si flou (pour lequel il a nommé, à la tête des provinces à contrôler, des "généraux" RD Congolais anciens supplétifs du Rwanda et de l’Ouganda, et sans budget clair, d’où des dérives et de l’inefficacité), il a d’abord fait venir à Beni l’armée ougandaise (sans consulter le parlement, ce qui en fait un acte illégal), et ensuite met la région sous cette sorte de tutelle économique de l’Ouganda.
5. Félix Tshilombo, semi-lettré et corrompu (par exemple, où est l’argent du « programme des 100 jours », et celui du programme « Tshilejelu », qui restent sans projets réalisés ?), ainsi que son régime de trahison, constituent vraiment une honte et un danger pour notre RDC !
C'est un (mauvais) "dirigeant" et un régime politique qui doivent être combattus par tous/toutes les nationalistes RD Congolais et tous/toutes les vrai(e)s panafricain(e)s!
NZOGU BIN KYANTEDE P R
Lumumbiste & Panafricain