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27 février 2022 7 27 /02 /février /2022 15:17

L’an 2022 marque le 50ème  anniversaire des relations diplomatiques entre la RDC et la Chine: aperçu historique et enjeux de l’heure /(Par Dr. Antoine Roger LOKONGO,  Professeur agrégé à l’UKV

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*Depuis que la RDC et la Chine ont établi des relations diplomatiques,  il y a un demi-siècle (1972-2022), de grands progrès dans le développement ont été réalisés dans le cadre des relations bilatérales avec une coopération approfondie dans divers domaines, notamment culturel, scientifique, technologique et économique. Cependant, les deux pays doivent encore travailler ensemble pour promouvoir et renforcer davantage l’amitié et une coopération bilatérale à un niveau de partenariat stratégique, susceptibles de bénéficier aux deux pays et à leurs peuples; mais surtout de soutenir la RDC à relever les défis socio-économiques, sanitaire et sécuritaires dont elle fait face.

En effet, beaucoup  de consensus et d’accords ont été déjà conclus par les deux pays mais il est important de continuer à faire progresser leur mise en œuvre pour améliorer le bien-être de  deux peuples, surtout celui du peuple Congolais entravé à l’heure actuelle par un marasme politique, socio-économique et sécuritaire sans précédent.

Aperçu historique global

Un aperçu historique global démontre que la première présence significative des Chinois au Congo remonte en 1898. A cette époque, les Chinois venus de Macao et de Hong Kong ont été amenés au Congo par les Britanniques à la requête du Roi Léopold II de Belgique, comme travailleurs esclaves afin de construire le premier chemin de fer du Congo, de Kinshasa à Matadi. Les Chinois, les Congolais et les Africains venus de l’Afrique de l’Ouest et des Caraïbes devaient casser les roches à main nue («Bula matadi») afin de tracer la voie pour les rails. Nombreux sont ceux qui y sont morts. (Lisez à cet effet,  le livre de l’historien Américain Adam Hochschild, intitulé “King Léopold’s Ghost” ou «Le fantôme du Roi Léopold II » en français, publié en 2000). Une peinture à la Gare Centrale de Kinshasa commémore aujourd’hui leurs vies.
Ironie de l’histoire, Huawei, la compagnie chinoise des télécoms a justement construit à proximité de la Gare Centrale de Kinshasa son plus grand centre en Afrique, revisitant ainsi l’histoire de façon spectaculaire : hier les Chinois venus au Congo comme travailleurs esclaves, y sont revenus aujourd’hui comme de grands investisseurs, épatant de loin la Belgique.

Il ne reste à la Belgique que d’embrasser les souvenirs, à tel point que lorsque la RDC et la Chine ont conclu une convention de collaboration et de joint-venture, c’est- à -dire la Chine investirait 9 milliards de dollars dans la construction des infrastructures en contrepartie de l’octroi des gisements miniers par la RDC au profits des compagnies chinoises, Karel de Gucht, alors Ministre des Affaires Etrangères Belge a effectué une visite à Beijing pour demander des comptes aux Chinois qui devaient lui montrer les contrats qu’ils auraient signés avec “le Congo de Léopold II”. Tiens ! Nous sommes encore le Congo de Léopold II. Le même Karel de Gucht aurait, selon un reportage de Colette Braeckman, interpellé le Président Joseph Kabila pour avoir cédé le Congo de Léopold II aux “Chintox”, un terme dérogatoire utilisé par les Belges pour qualifier les Chinois.

 

En Octobre 1960, le Gouvernement Kasa-Vubu-Adula a établi des relations diplomatiques» avec la prétendue «République de Chine» sécessionniste basée à l’Ile de Taïwan, foulant ainsi au pied «la politique de la Chine unique» prônée par Beijing. Le 19 Février 1961, la République Populaire de Chine a reconnu le gouvernement des révolutionnaires lumumbistes dirigé par Antoine Gizenga à partir de Kisangani comme étant le seul gouvernement légitime du Congo et a établi des relations diplomatiques avec ce dernier le 20 Février de la même année. Le 18 Septembre de la même année, Gizenga a rejoint le gouvernement d’union nationale dirigé par Adula, qui pourtant avait établi des soi-disant «relations diplomatiques» avec l’Autorité de Taiwan. La Chine a par conséquent décidé de rappeler son ambassade, d’où la suspension temporaire des relations entre la Chine et le Congo.

Ce n’est que le 24 Novembre 1972, que la République Populaire de Chine et le Zaïre ont rétabli des relations diplomatiques normales et depuis lors, les relations entre les deux pays ont connu un développement constant1. Cependant, la question de la dette contractée par le régime du Maréchal Mobutu Sese Seko auprès de l’Autorité de Taïwan en 1991 continue de hanter la présidence de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Pendant la Guerre Froide, la Chine qui s’est brouillée avec son principal allié, l’Union Soviétique parce que rejetant la quasi-sous-tutelle de cette dernière, s’est retrouvée isolée et n’avait pas de choix que de se tourner vers les pays Africains avec lesquels elle a forgé des liens d’amitié pendant la lutte des Africains pour leur indépendance. Il y a des experts qui l’avouent sans équivoque: “Si la Chine est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à l’Afrique!”. Rappelons que, le 25 octobre 1971, la Chine a recouvré son statut légitime aux Nations unies notamment grâce au soutien des pays en développement, parmi lesquels de nombreux pays d’Afrique. Le regretté dirigeant Chinois Mao Zedong disait avec humour: «Ce sont nos frères Africains qui nous ont fait rentrer à l’ONU». Pendant qu’elle était encore pauvre, la Chine a construit un chemin de fer allant de la Zambie jusqu’en Tanzanie (Tanzara Railways) qui demeure aujourd’hui le plus grand projet d’aide de la Chine en Afrique, et est considéré comme un monument pour ces deux pays Africains. La Chine a envoyé des docteurs en Afrique pour traiter gratuitement les Africains.
Alors, Mao Zedong avait prétendument déclaré en 1964 que “si nous pouvons prendre le Congo, nous pouvons prendre l’ensemble de l’Afrique”, en d’autres termes, “si nous pouvons conquérir le Congo, nous serons en mesure de conquérir toute l’Afrique”. En effet, cette citation avait été attribuée par les services secrets et experts occidentaux à un certain Tung – Chih – Ping, âgé de 24 ans, qui a été nommé par Beijing comme attaché culturel à l’ambassade de la Chine au Burundi. Selon le quotidien Taiwan Today, N.B. Taiwan Today , il a fait défection, et une fois arrivé aux Etats-Unis, il a révélé beaucoup de choses qu’il faut prendre avec des pincettes. Cet incident est évoqué par Bruce Larkin dans son livre intitulé China and Africa 1949 – 1970The Foreign Policy of the People’s Republic of China, (p.72). Mais qui ignore que Mao Zedong, reconnu comme grand champion et grand promoteur de la Coopération Sud-Sud, a, par pure solidarité tiermondiste, aussi soutenu le mouvement des droits civils aux Etats Unis ? Ce n’était pas pour conquérir l’Amérique qu’il a fait ça !
A la suite de l’assassinat de Patrice Lumumba, les travailleurs Chinois se sont rassemblés dans un stade de Beijing et le Premier Ministre Zhou Enlai a lu une déclaration du Président Mao Zedong qui a non seulement condamné cet assassinat mais a aussi lancé un appel aux impérialistes de tout bord de “laisser le peuple Congolais déterminer son propre destin ! ”. Cet appel reste d’actualité !

 

La Chine alors isolée s’est tournée vers les Etats-Unis et un rapprochement a eu lieu entre Beijing et Washington contre l’Union Soviétique. “L’ennemi de mon ennemi est mon ami”, dit-on. Le Président Américain Richard Nixon a visité la Chine en 1972. Mobutu qui a considéré cette visite comme un feu vert de la part de ses maîtres à penser Américains a, à son tour entrepris 5 périples en Chine. Les fruits de la coopération sino-zaïroise sont encore palpables aujourd’hui: Le Stade des Martyrs, le Palais du Peuple, pour ne citer que ceux-là. Mais un mémo confidentiel de la Banque Mondiale datant du mois d’octobre 1979, a dévoilé que le gouvernement Zaïrois a clandestinement vendu 200 tonnes de cobalt, 10.000 tonnes de cuivre et de 20.000 tonnes de cuivre à la Suisse, à l’Afrique du Sud et à la Chine, respectivement.
Si vous consultez The Library of CongressThe CIA World Fact Book de 1993, vous vous rendrez compte que les Nord-Coréens et les Chinois sont venus au Zaïre assurer la formation des Forces Armées Zaïroises (FAZ) mais se sont retirés plutôt que prévus parce qu’ils étaient floués par Mobutu. En effet, toutes les armes et l’argent que la Chine pourvoyait à l’UNITA de Savimbi contre le MPLA soutenu par l’Union Soviétique n’arrivaient pas à leur destination.
Il se dit souvent que lassée des erreurs des révolutionnaires Congolais qu’elle soutenait à l’est du Congo contre le régime dictatorial de Mobutu, la Chine n’avait plus de choix que de traiter avec Mobutu. Ironie de l’histoire, 40 ans plus tard, Laurent-Désiré Kabila est devenu Président de la RDC. C’est pendant les régimes de Kabila Père et Kabila fils que la coopération de la Chine avec la RDC a atteint son apogée ! Même sous Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, contre toute attente, la Chine demeure un meilleur partenaire stratégique et un allié important de la RDC au cœur du continent africain; même  si tous les contrats que Joseph Kabila a signés avec les Chinois ont été annulés par son successeur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui les a jugés prétendument opaques et par conséquent doivent être soumis à une évaluation. Les Chinois qui exploitaient illégalement les minerais au Sud Kivu ont été rappelés par leur gouvernement en Chine et remplacés par «les hommes de Fatshi». D’autres Chinois ont été écartés de l’exécution de grands projets comme la construction  des méga-barrages d’Inga.

Quelques défis de la coopération sino-congolaise

A  juger par leurs réactions, les puissances occidentales considèrent l’arrivée de la Chine en Afrique comme une incursion dans leur «base arrière», leur «arrière-cour», leur «chasse gardée», leur « sphère d’intérêts et d’influence», que sais-je encore,  et déploient tous les moyens pour consolider le dit sphère d’influence (y compris par les guerres par procuration ou les révolutions de couleurs pour exécuter le changement de régime). Les investissements chinois en RDC représentent donc à la fois une opportunité et un défi, tant pour Beijing que pour Kinshasa.

Il sied de noter bien sûr que la Chine poursuit en Afrique en général et en RDC  en particulier, quatre principaux objectifs : l’accès aux ressources naturelles (comme les minerais, le pétrole et le gaz, les terres agricoles, etc), la recherche des marchés adaptés aux exportations chinoises, la légitimité politique au niveau international et la sécurité globale, mais la Chine ne cherche pas à dominer le monde, ni l’Afrique et encore moins le Congo. Elle vise également la prospérité, la stabilité de tout le continent africain afin de renforcer non seulement le standard ou le standing des nations africaines, mais aussi la situation de leurs propres entreprises et employés.

 

En 1964, le gouvernement chinois a proclamé les huit principes d’aide économique et d’assistance technique à d’autres pays, dont le contenu de base comportait :

(1) L’égalité,

(2) Les avantages mutuels (gagnant-gagnant),

(3) L’absence de conditions et de demande de privilèges,

(4) Le respect de la souveraineté des autres Etats,

(5) L’utilisation de dons ou de prêts sans intérêts et l’allégement des charges,

(6) Le renforcement du pays bénéficiaire à atteindre progressivement l’autonomie et le développement indépendant.

(7) Le respect des obligations (en fournissant une assistance technique, la Chine veillera à ce que le personnel du pays bénéficiaire maîtrise parfaitement ces techniques. La Chine fournit l’équipement et les matériaux de meilleure qualité manufacturés par la Chine elle-même),

 

(8) L’égalité de traitement entre exports chinois et locaux (pas de demandes spéciales ou excessives ou vouloir profiter ou jouir des aménagements spéciaux).

 

Depuis la publication de ces huit principes, le Transfert Technologique (TT) existe également dans la coopération sino-africaine, sous différentes formes ou sous des termes différents, à savoir l’assistance technique, le transfert de connaissances et le partage des connaissances.

La RDC de par sa grandeur, ses richesses naturelles et minérales stratégiques pour l’économie mondiale, sa position géostratégique au cœur de l’Afrique…, demeure toujours le théâtre ultime de la compétition entre les superpuissances, notamment entre les Etats-Unis et la Chine (une sorte de résurgence de la guerre froide). Les enjeux sont de taille au niveau mondial et les minerais stratégiques du Congo sont, comme toujours, au cœur de ces enjeux. A la fin des comptes, il reste à voir si la RDC bénéficiera plus de « l’approche développementale » de la Chine pour s’en sortir et s’affirmer dans le concert des nations que de « l’approche militariste » des Etats-Unis qui lui a déjà coûté trop cher.

S’agissant de l’accès par la Chine aux ressources naturelles et minérales de la RDC, il faut d’abord savoir que la Chine est très riche en minerais, plus spécialement les terres rares qui ont les mêmes qualités que le coltan congolais et convoitées par les Etats-Unis pour la technologie de pointe. Selon l’expert Américain Kent Butts, les Etats-Unis importent 18 types de minerais de la Chine. Est-ce que vous entendez les Chinois parcourir le monde pour dire à qui veut les entendre que leur pays regorge de tel ou tel autre type de minerais ? Non ! Mais, il est difficile de rencontrer un seul Congolais de la diaspora qui n’a pas sollicité une opportunité dans son pays d’accueil en vantant les richesses de son pays d’origine ! C’est comme le conte du corbeau et du renard ! Plus vous vantez ces richesses, plus elles vous échappent au profit des renards étrangers. Oui notre pays regorge de toutes ces richesses, mais si nous ne savons pas quoi faire avec, alors les étrangers de toutes sortes viendront se servir à notre place !

En plus, les prix des matières premières baissent et augmentent au marché mondial au gré de la loi de l’offre et de la demande; et on ne mange pas les minerais, tout comme on ne boit pas le pétrole. Parfois, il est utile de laisser les minerais sous la terre, de penser même aux générations futures et de développer le tourisme et l’agriculture y compris la pêche;  sans pourtant privatiser nos terres et nos eaux. !

Ceci dit, en ce qui concerne l’enjeu de l’accès par la Chine aux ressources naturelles et minérales de la RDC, les Occidentaux accusent la Chine de vouloir avoir une mainmise sur ces ressources, en utilisant la méthode de “soft power” ou “l’approche douce”. Hillary Clinton a personnellement mis les Africains en garde lors d’une visite en Zambie contre la recolonisation de l’Afrique par la Chine alors  que la Chine n’a jamais colonisé un seul pays africain !

 

Comme l’a écrit l’expert Africain Aimé Sindayigaya, l’approche douce consiste à se présenter comme un partenaire ayant une vision commune pour entreprendre des projets économiques avec l’Afrique en général et avec la RDC en particulier, notamment, à travers le concept de coopération Sud-Sud gagnant-gagnant et la promotion d’un modèle alternatif de partenariat comme une légitimité politique – alternatif à celui de l’Occident bien entendu – ce que Lumumba a qualifié de “capitalisme honteux et dégradant” dans sa dernière lettre à son épouse et que Joseph Kabila a qualifié de “capitalisme sauvage” du haut de la tribune des Nations Unies – par lequel l’Occident a exploité nos richesses pendant des siècles !

La présence chinoise en RDC devient un enjeu majeure parce qu’elle est combattue par les Occidentaux à travers les régimes Tutsi du Rwanda et de l’Ouganda. Laurent Nkundabatware (il s’avère maintenant que Nkundabatware est Rwandais et non Congolais. Sa femme a porté plainte à la cour suprême du Rwanda pour arrêter son extradition vers la RDC parce qu’il est citoyen Rwandais et non Congolais) a accordé une interview au quotidien britannique le Financial Times dans laquelle il a déclaré qu’il mène la guerre également contre la présence chinoise en RDC.
La Chine officielle (contrairement à une autre tendance qui s’observe actuellement: les hommes d’affaires Chinois qui, de leur propre gré, viennent en Afrique pour, croient-ils, faire l’eldorado, et qui y commettent beaucoup d’abus) se veut appendre aux Congolais “à pêcher au lieu de les donner du poisson”, notamment à travers la formation des cadres Congolais en Chine.

La Chine officielle se veut aussi contourner le modèle néo-libéral à travers lequel les Occidentaux exploitent la RDC depuis des siècles, notamment en proposant le système de troc dans sa coopération avec la RDC, par exemple transfert de la technologie à la RDC en contre partie des minerais, construire des infrastructures pour la RDC en contre partie des minerais. Une autre méthode utilisée par la Chine consiste à construire des projets de développement comme les autoroutes, les barrages hydro-électriques, les rentabiliser jusqu’à ce qu’elle récupère l’argent qu’elle y a investi pendant un bon nombre d’années puis finalement les transférer au gouvernement Congolais. C’est ce qu’on appelle le système « Build, Operate and Transfer » ou BOT en anglais.
Un autre enjeu c’est que le partenariat gagnant-gagnant est en principe un type de partenariat qui fonctionne très bien et à travers lequel la RDC peut réaliser son rêve de devenir un pays émergeant ou devenir “la Chine de l’Afrique” à partir de 2050. Ce type de partenariat stratégique a le potentiel de transformer la situation économique de la RDC et en même temps bénéficier à la Chine: les Chinois viendraient faire des affaires profitables aux deux parties.
Néanmoins, le principe gagnant-gagnant n’exclut pas le fait que c’est la Chine qui apporte les capitaux, la technologie et la main d’œuvre. A cette ère de la mondialisation, les compagnies chinoises veulent tirer des profits comme toutes les autres : du pire business dénoué de toute idéologie. Dans ce cas, le partage sera-t-il vraiment gagnant-gagnant ?! En plus, le partenariat gagnant-gagnant n’exclut pas la vérité selon laquelle le peuple Congolais demeure le propriétaire N0.1 de ses ressources naturelles – et donc la part du lion doit naturellement lui revenir – qu’il veut transformer sur place pour créer des emplois et des marchés à son propre profit au lieu de les exporter toujours à l’état brut au profit des autres.

La présence chinoise pourrait à long terme susciter une résistance de la part des Congolais lorsqu’ils constateront qu’une tendance se dessine le jour au jour selon laquelle les Chinois vendent les produits finis et en gros en détails, les compagnies chinoises font l’étude de faisabilité des projets et exécutent les mêmes projets eux-mêmes (plusieurs compagnies sont en train de se scinder en deux voire trois compagnies pour se faire octroyées plusieurs contrats dans un même pays), se liguent avec les compagnies occidentales, mettent leurs capitaux ensemble, concluent des joint-ventures, dans le cadre de la coopération tripartite, pour exploiter les ressources de la RDC ensemble. De tels joint-ventures sont déjà opérationnels au Katanga.

En ce qui concerne le flux des migrants et travailleurs Chinois en RDC, il manque des chiffres exacts. L’ambassade Chinoise à Kinshasa estime que 4,000 à 5,000 ressortissants Chinois vivent en RDC, mais le nombre réel est censé être beaucoup plus élevé. Il faut noter qu’à cause de l’urbanisation rapide, les terres se rétrécissent en Chine. Nous avions vu à  la télévision chinoise, la police chinoise débarquer en Angola pour y arrêter les criminels Chinois et les extrader vers la Chine.  Chaque jour les Congolais dénoncent le fait qu’ils sont chassés des mines de diamants au profit des Chinois notamment à Loange à Tshikapa et au Sud Kivu, l’exploitation du bois rouge au Nord Katanga récemment dénoncée par l’Eglise Catholique et les saisies régulières des tonnes d’ivoire à l’Aéroport International de N’djili !
Mais il ne faut pas blâmer les Chinois ! A vrai dire, la responsabilité incombe aux Congolais car les Chinois ne savent pas où se trouvent notre bois rouge et nos éléphants au fin fond de la forêt! Il doit y avoir un Congolais qui les a conduits là-bas ! Ce sont nous-mêmes Congolais qui vendons notre propre pays. Comme le dit un proverbe Bongando de chez nous: «Afefa Bosou, alomuna bitange !» C’est-à-dire, nous Congolais ressemblons à un homme qui fait l’éloge de son safoutier parce qu’il produit de bons safous, très succulents. En même temps il procède à couper les branches du même safoutier dont il fait l’éloge ! Insensé ! Sans les branches, le safoutier ne peut pas pourvoir des safous! (Ah! Comment aimer son pays?!).
Il y en a même des Congolais qui disent déjà que les Belges reviennent recoloniser ce pays car nous-mêmes sommes des incapables ! Mais,  nous leur disons que nous sommes déjà recolonisés parce que la plus part de nos dirigeants sont à la fois Belgo-Congolais, Franco-Congolais, Américano-Congolais, Suisse-Congolais, que sais-je encore, parce qu’ils jouissent d’une double nationalité contrairement à la constitution de notre pays! Ce sont les Belges, les Français, les Américains, que sais-je encore qui nous dirigent donc! Sachez aussi que les loges maçonniques et les organisations d’occultisme d’origine occidentale, dont la plus part des dirigeants Congolais sont membres, détruisent le Congo car elles facilitent le contrôle des richesses du Congo par les étrangers! Et tous les jeunes Congolais rêvent à s’émigrer vers l’Occident parce que la souffrance a atteint son paroxysme en RDC.

 

A la fin des comptes, Ils ont droit d’aller étudier et revenir pour contribuer au développement de leur pays. Mais reviendront-ils ? C’est ce que j’ai personnellement fait moi ! Mais s’émigrer pour s’émigrer n’est pas la solution. Laisser nos diamants, notre or, notre coltan, notre cuivre, notre cobalt et nos terres agricoles pour que les seuls étrangers en profitent n’est pas digne de nous ! C’est le Congo qui enrichit le monde entier !

S’agissant des questions liées à la paix et à la sécurité dans la Région des Grands Lacs,  l’implication de la Chine est très appréciée. La majorité des officiers supérieurs de nos forces armées, les FARDC, ont été formés en Chine, y compris Joseph Kabila, notre Chef d’Etat honoraire. La coopération militaire sino-congolaise est au beau fixe !

Mais,  les pays n’ont pas d’amis permanents, ils n’ont que des intérêts permanents ! Le mot “maodouin” en Chinois signifie lance et bouclier ou «Likonga la Nguwa» en Longando. Dans la légende chinoise, il s’agit d’un homme qui proposait la vente d’une lance à un guerrier mais en même temps proposait la vente d’un bouclier à son ennemi. C’est ainsi qu’il a gagné l’argent de tous les deux côtés, de tous les deux partenaires ! Et en Afrique la Chine l’apprend très vite, prête aussi l’oreille à ce que les opposants aux régimes Africains et la société civile disent, car demain on ne sait jamais.
Comme vous le savez, bien que la coopération militaire sino-Congolaise soit au beau fixe, mais pour des raisons d’intérêts d’Etat la China North Industries Corporation, une compagnie d’armement chinoise basée à Beijing a vendu et exporté avec succès ses missiles de défense aérienne TL-50 ou 50 Dragon Sky au Rwanda, selon Kanwa Defense Review, un magazine militaire en langue chinoise basé au Canada.
Le Rwanda est le premier et actuellement le seul pays en Afrique à posséder les missiles sol-air, air-air TL-50-PL-12 conçus par la Chine. Le TL-50 peut attaquer des cibles à une portée de 50 kilomètres. L’est de la RDC et le Burundi sont donc maintenant à la portée de Paul Kagame ! Selon Kanwa Defense Review, c’est maintenant le missile de défense aérienne le plus avancée en Afrique de l’est, bien que le Rwanda n’ait acheté qu’un nombre très limité de ces missiles.
Avec la possibilité de poursuivre 144 cibles, le TL-50 peut lancer 12 missiles afin d’intercepter 12 cibles entrants simultanément. Une photo du système présentée à l’Afrique Aerospace Defense exposition of Beijing a montré un seul lanceur de missiles avec quatre tubes de lancement en même temps. Le Rwanda doit avoir au moins quatre lanceurs de TL-50, car c’est la plus petite unité opérationnelle du système, toujours selon Kanwa Defense Review.

Quant aux investissements chinois, ils constituent une opportunité pour l’Afrique mais la RDC est à la traine. A titre d’exemple, la RDC ne tire pas profit des milliards de dollars déboursés par la Chine dans le cadre du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (Forum on China-Africa Cooperation or FOCAC en anglais) parce qu’elle ne présente pas des projets prioritaires bancables accompagnée d’études de faisabilité. La Chine c’est déjà presque la première puissance économique mondiale. L’économie de la seule province chinoise du Guadong (Guanzhou) surpasse déjà de loin celle de la Corée du Sud (pourtant, la Corée du Sud s’est classée au 10e rang du PIB mondial en 2020). Le volume du commerce entre la Chine et la RDC en 2020, malgré la Covid-19, a atteint $9 milliards, un montant multiplié par 450 par rapport à l’année 2000. L’excédent de la balance commerciale en faveur de la RDC est de $5 milliards, soit une croissance de 39% par rapport à l’année 2019.

Du janvier au février 2021, le commerce bilatéral était à $1,64 milliard, soit une augmentation de 82.7% par rapport à l’année dernière (propos de l’Ambassadeur de Chine en RDC, ZHU Jing, au cours d’une conférence de presse tenue le samedi 10 avril 2021 au siège de l’Ambassade à Kinshasa). L’année passée, la Chine a annulé la dette de la RDC chiffrée à $28 millions. Le Bâtiment Administratif, don du gouvernement chinois, à côté du Palais du Peuple, a été transféré au gouvernement congolais et un grand centre culturel est en construction en face du Palais du Peuple, etc., En plus, la Chine a déjà exprimé sa volonté d’accompagner la RDC, dans la mise en œuvre du projet de développement à la base des 145 territoires, initié par le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Conclusion

La RDC ne doit pas rester bornée dans sa mentalité d’occidentalisée en outrance, enfouir sa tête dans le sable et mener une politique ambiguë. Elle doit diversifier ses partenaires. Nous assistons déjà à l’avènement d’un nouvel équilibre mondial dans lequel ce n’est plus un petit cercle de pays qui décident sur le sort du monde. La RDC ne doit plus perdre de temps après avoir signé,  le 6 janvier 2021 avec la Chine un protocole d’accord (MoU) pour la coopération sur l’Initiative «Une Ceinture et une Route » or ICR (en anglais: «One Belt, one Road Initiative» or BRI). Comme l’a expliqué le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Chinois Wang Yi à cette occasion, « l’ICR est une importante initiative de coopération internationale et s’engage à promouvoir la complémentarité économique entre les pays, à mettre en synergie les stratégies de développement, à déployer des efforts de développement conjoints et à réaliser un développement commun et donc une prospérité commune.

Monsieur Wang a confirmé qu’à l’heure actuelle, la Chine a signé des documents de coopération ICR avec 44 pays africains, ajoutant que la Chine accueille la RDC comme son 45ème  partenaire en Afrique dans la coopération ICR.

 

Il a estimé que la signature du protocole d’accord par les deux parties enverra un signal positif au monde que la Chine et la RDC sont attachées au développement commun et donc à la prospérité commune. Cela stimulera également la coopération économique entre les deux pays, créera un élan plus fort pour une coopération mutuellement bénéfique et ouvrira des perspectives plus larges pour les relations bilatérales. »

Notons que tous les pays de la région, voisins de la RDC commencent déjà à bénéficier de cette initiative et se développent rapidement, à commencer par le domaine des infrastructures.  Grace à l’initiative ICR, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie… modernisent déjà leurs réseaux d’infrastructures surtout routières (ils ont aussi construit des raffineries d’or grâce aux capitaux et technologies chinois mais l’or vient du Congo), pour ensuite proposent à la RDC de lui construire des infrastructures routières, comme la Tanzanie, l’Ouganda et le Rwanda e sont déjà prononcés déjà cet effet.

Voilà qu’il manque aux dirigeants Congolais une prise de conscience des enjeux selon lesquels les pays voisins se développent à partir des richesses pillées au Congo pendant qu’au Congo le développement du sous-développement s’accélère et devient même profondément ancré dans notre mental (tout le monde s’habitue aux ordures en plein centre de la ville par exemple), et par conséquent devient aussi conjoncturel, structurel et infrastructurel !

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