1.
Force publique (1885), ANC, FAZ, FAC, Fardc (2013), peu importe l'appelation: la philosophie est restée la même. Pire, l'ennemi est resté le même: l'indigéne, le peuple congolais.
2.
De l'EIC (Etat indépendant du Congo) à la RD Congo (2013), en passant par le Congo belge, la République du Congo (Congo-Léo/Kinshasa), la République démocratique du Congo, la République du Zaïre à la République démocratique du Congo; de Léopold II, en passant par Albert I, Léopold III, Baudouin I, Kasa-Vubu, Mobutu, LD Kabila à JoKab: la philosophie des forces armées est restée la même. Pire, l'ennemi est resté le même: l'indigéne, le peuple congolais. Caractéristique commune à ses armées: leur bravoure, lorsqu'il s'agit de défendre la liberté des autres: celle des Belges pendant les deux guerres mondiales dans les campagnes d, des Tchadiens, des Burundais, des Ruandais, des Centrafricains.
A l'exception des armées africaines issues des armées de libération, armées dont le corps des officiers et le gros des troupes ont été/sont formés dans les anciens pays socialistes, Cuba, Corée du Nord; les autres armées africaines sont les prolongements des armées coloniales: les officiers et la troupe sont formés dans les grandes écoles militaires en Occident, et les instructeurs occidentaux. Qui se rappelle encore aujourd'hui qu'à l'époque, où l'armée malienne et les corps des officiers étaient formés par les pays socialistes, cette armée formait les combattants du Frelimo et de l'ANC, en Tanzanie? Aujourd'hui, les officiers sont formés dans les grandes écoles militaires occidentales et les instructeurs sont des Occidentaux: jusqu'en février 2012, les unités spéciales de l'armée étaient entraînées et équipées par les forces spéciales de la US Army, dans le cadre de l'Africom et de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. En 2012, les soldats dela légion des Touaregs de l'ancienne armée
libyennes sont entrés au Mali, comme dans du beurre! En 1999, le Zimbabwe avait mis 10 jours, pour mettre sur pied un corps expéditionnaire de 10.000 hommes (forces terrestres et forces aériennes) directement envoyé sur le champ de bataille en RDC, à plus de 2500 km: une prouesse rare selon les experts militaiures occidentaux. La ZDF est une armée issue d'une guerre de libération avec des officiers formé s dans les écoles militaires des pays socialistes. Les armées angolaise et namibienne sont issues des mouvements de libération: on les avait vues en action, face à une armée ruandaise encadrée par les instructeurs de la US Army, qui recevait des informations fournies par les services d'intelligence de la US Army.
Quelle reforme et pour quelle armée? Une reforme verticale, horizontale, oblique? Une des trois? Deux des trois? Les trois en même temps? Il faut commencer par éviter d'utiliser les termes bidons: comme armée républicaine, armée du peuple, armée apolitique. Toute armée est politisée. Toute armée tire sa légitimité d'une constitution, peu importe le nom que l'on donne au pouvoir en place. Toute armée a un ennemi, sauf les Fardc. Le monde connaît le parcours de l'armée us américaine en Corée du Nord, au Vietnam, en Iraq et en Afghanistan: qui accusera les USA d'être une dictature?
LDK voulait une armée de 600.000 hommes et femmes, bien formée civiquement et idéologiquement càd avec un ennemi bien identifié, avec des objectifs clairs et définis. Cette idée se trouve dans les oubliettes, en 2013.
L'armée actuelle, issue des accords de Lusaka, n'est ni nationale ni républicaine ni populaire, même si elle parade impécablement. L'actuelle actuelle dans la tradition de la Force publique a un ennemi: le peuple congolais. La RD Congo ne parvient pas à donner et à définir un ennemi, l'ennemi à son armée. Nous l'avions évoqué dans un courriel.
A la différence de la Force publique, bien qu'elle ait connu quelques mutineries pour de soldes non payées, de l'ANC, dont une mutinerie due à un retard de paiement des soldes, 96 heures à peine, après la proclamation de l'indépendance, aux Fardc: l'armée congolaise porte en soi, les mêmes vices.
Soldes salaires regulièrement payées et suffisantes de nos officiers et soldats pour nouer les deux bouts de mois sont du monde des chimères.
L'encadrement social des familles, des veuves/veufs, des orphelins, des handicapés et des retraités dans notre armée est inexistant.
Aussi longtemsp que ces deux facteurs, qui forment l'ossature de toute armée, même de la Force publique, ne sont pas encore remplis, notre armée restera indisciplinée et incivique, bien malgré elle. Comment peut-on reformer une telle armée, si ce n'est sur papier? Nous avons recemment connu de cas, où des soldats au front, en contact physique avec l'envahisseur, n'avaient pas de ravitaillement en nourriture et en eau potable, ni eux-mêmes ni leurs familles ne recevaient de soldes. Pire: leurs soldats étaient détournés par certains officiers supérieur au QG à Kinshasa.
Les soldats sont de civils en uniforme, mais, en RDC (et dans plusieurs pays africains) les civils voient de soldats comme leur ennemi et reciproquement.
Faut-il caserner les futurs grands commis de l'Etat et les ministres, pour les mettre en contact avec la vie de soldat, en leur donnant une formation militaire de base? En 1971, les étudiants de l'Université Lovanium et leurs compagnons de l'UOC (Lu'shi) enrôlés de force dans l'armée, reçurent une formation de base et connurent in vivo la dure réalité des recrues, des soldats de 1ere et de 2e classe de notre armée. Leurs instructeurs (Binza et N'djili) étaient les mêmes que pour les recrues volontaires: ces anciens miliciens savent que le corps des officiers et les politiciens ne comprennent pas, ne savent pas l'état d'esprit de nos soldats.
Les Simbas, les Mulelistes et les Kadogos étaient trempés dans l'acier (combativité, courage) à cause de leur formation civique (il suffit de lire leurs manuels de formation politique)
Faut-il introduire le service militaire obligatoire? Faut-il avoir uniquement une armée de métier? La RDC fait partie intégrante du système et de la politique de défense de la SADC, les Fardc partcipent aux manoeuvres des forces armées de la SADC: une reforme par dessus la tête de la SADC? La RDC a signé des accords de défense mutuelle avec l'Angola et le Zimbabwe, entérinés par le parlement: que faire de ces accords? La RDC a retiré l'ennemi à son armée en signant des accords avec le Ruanda et en organisant des opérations militaires conjointes (RDF/Farcd) sur le sol congolais pour assurer la protection du Ruanda (Amani et consort): quelle est l'identité des Fardc dans la reforme?
Ne mettzons pas la charrue devant les boeufs. Aussi longtemps, qu'il y a des hygiènes et des chacals dans la clase politique congolaise, ausii longtemps que notre armée restera truffée des taupes et des soldats ruandais, toute reforme restera une utopie. Il faut commencer par netoyer la classe politique et les Fardc, et, ouvrir la discussion sur le type d'armée pour notre pays. Sinon, la seule priorité reste: donner la dignité à nos soldats, en leur donnant la chance d'en découdre avec l'armée ruandaise càd ramener la guerre d'où elle avait été préparée, d'où elle avait été conduite: de Kigali (dixit LDK), car les guerres se gagnent ou se perdent, or la Ruanda n'a pas gagné sa guerre contre la RDC, donc la RDC n'a pas perdu la guerre du Ruanda, en d'autres mots, la RDC doit faire sa guerre au Ruanda jusqu'à Kigali. Tundanonga
Dr. Shungu M. Tundanonga-Dikunda
Public & Policy Affairs Consultant
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