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Jakaya Kikwete refuse de se plier devant Paul Kagame
Kinshasa, le 04/06/2013
Le ministre
tanzanien des Affaires étrangèresassure que son pays ne présentera jamais des excuses au Rwanda
Après la proposition objective du Président tanzanien Jakaya Kikwete sur la crise dans les Grands lacs où il demandait à Paul Kagame de
dialoguer avec ses ennemis des FDLR, le Président rwandais était fou furieux. Il a considéré cette allusion à une négociation avec les FDLR comme un crime de la part de son
homologue tanzanien à qui il a demandé de présenter des excuses sans autre forme de procès.
La Tanzanie vient de répondre par la bouche de son ministre des Affaires étrangères Bernard Membe. Ce dernier est formel
et catégorique. Le Président Kikwete ne présentera jamais des excuses au Rwanda. Jakaya Kikwete a donc bien réservé une fin de non-recevoir à la demande loufoque de Paul Kagame.
Et pour cause. Kikwete estime qu'il n'a dit que la vérité. Rien que la vérité. Pourquoi alors s'en faire ? Pour lui, sa déclaration était basée sur des faits réels. Sur cette
base, il demande au Rwanda d'accepter sa proposition en la considérant comme un conseil qui lui est donné.
La question qui vient à l'esprit est de savoir pourquoi il n'y a que le Président rwandais qui a réagi avec autant de
violence envoyant même sa ministre des Affaires étrangères qualifier les propos du Président Kikwete d'aberrants?
Pourtant Kikwete est un Président démocratiquement élu. Ce qui n’est, de toute évidence, pas le cas de Paul Kagame. Le
Rwanda a tout à apprendre de la Tanzanie de Jakaya Kikwete qui, dans la sous-région des Grands lacs, est un modèle de démocratie. Une référence démocratique de laquelle le
Rwanda est situé à des années-lumière. Ceux qui suivent de près l'actualité de la crise dans les Grands lacs savent eux que la colère de Kagame vient du fait qu'avec la
proposition de Kikwete, l'homme de Kigali est démasqué.
Son prétexte des FDLR tombe à l'eau aux yeux de la Communauté internationale qui se rend compte que ces FDLR ne sont pas
aussi dangereuses que le présente le Rwanda. C'est depuis longtemps qu'elles avaient perdu leur capacité de nuisance. La preuve, c'est qu'on ne les a jamais entendues opérer au
Rwanda même mais seulement en RDC. Raison pour laquelle Kigali ne veut rien entendre qui puisse montrer cette réalité. Concernant le M23, certains continuent naïvement à croire
que ce mouvement ne bénéficie plus de l'appui du Rwanda. Faux. Le Rwanda continue à être le maître d'œuvre de tout ce qui se passe à l'est de la Rdc.
Le jour où ce pays cessera son appui, le M23 sera défait. Le mouvement pro-rwandais continue à être approvisionné en
armes par Kigali. Il s'est ouvert à l'Onu hier une réunion sur le traité sur le commerce des armes. Celui-ci a atteint un chiffre d'affaires de 70 milliards Usd par an. Parmi
les pays qui sont victimes de ce commerce, on a cité la Rdc avec la guerre de l'Est.
L'Ong internationale ACNA qui milite pour la signature du traité sur les armes afin d'établir une transparence de ce
secteur et fixer une traçabilité dans la vente des armes a fait voir que les armes qui sont acheminées à l'Est de la Rdc sont de licence américaine, russe et chinoise. Comment
ces armes parviennent-elles au M23 qui n'est pas un Etat importateur si ce n'est soit par le Rwanda ou l'Ouganda qui eux ont des licences d'importation.
En outre, le M23 est coincé sur une portion du territoire de Rutshuru totalement enclavée et bloquée entre le Rwanda et
l'Ouganda. Quand le M23 envoie une lettre officielle aux armées Sud-africaine et tanzanienne pour les dissuader de venir constituer la Brigade de la Monusco en leur promettant
un bain de sang, il sait de quoi il parle. Avec quel armement se préparait-il à résister à la Brigade d'intervention de la Monusco comme il l'a lui-même annoncé dans ses
lettres de menaces ? Pas avec des lance-pierres. Kandolo M.
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SÉCURITÉ DANS LES GRANDS LACS
Paul Kagame acculé
Kinshasa, le 04/06/2013
Ses propres opposants demandent à la Communauté internationale de soutenir l’idée d’un dialogue inter-rwandais émise par Jakaya Kikwete
La proposition du Président tanzanien Jakaya Kikwete qui demande à Paul Kagame de négocier avec ses ennemis des Fdlr a fait tache d’huile.
Cinq grands opposants rwandais ont saisi la balle au bond pour interpeller la Communauté internationale. C’est le 31 mai dernier qu’ils ont signé leur communiqué conjoint dans
lequel ils secouent la Communauté internationale de soutenir l’idée du Président tanzanien et de faire pression sur Paul Kagame afin de le contraindre à ouvrir ce dialogue
interrwandais dans le cadre de la paix globale dans les grands lacs.
Les opposants rwandais signataires de ce communiqué ne sont pas des moindres. Parmi eux d’anciens membres du pré-carré de
Paul Kagame. Il s’agit de Théogene Rudasingwa, Etienne Masozera, général Faustin Kayumba, Dr Nkiko Nsengimana et Alexis Bakunzibaka. Ce sont de grosses pointures comme le
général Kayumba ancien commandant en chef de l’armée rwandaise lors des deux premières agressions de la Rdc par ce pays. Là, il ne s’agit donc pas des Hutu ou des FDLR. Mais des
Tutsi à qui Kagame doit beaucoup.
En Afrique du Sud où il était en exil, le général Kayumba a plusieurs fois échappé à la mort. Qui peut ainsi lui en
vouloir à mort. A chacun d’y répondre. Ces opposants ne demandent qu’une chose à la Communauté internationale : le dialogue interrwandais comme préconisé par Jakaya Kikwete
qui l’avait d’ailleurs restreint aux seules FDLR. Alors qu’il doit concerner tous les opposants armés et non armés. Kagame est acculé par ses propres anciens
«coreligionnaires».
On ne peut pas tout demander à la Rdc qui subit les agressions camouflées du Rwanda et laisser ce dernier se tourner les
pouces. Par exemple le dialogue dont on parle, il est exigé à la Rdc dans l’Accord-cadre avec toutes les forces vives de la nation. Kabila qui avait pris cet engagement s’y
prépare et a, en conséquence, mis sur pied un mécanisme chargé de l’application de l’Accord-cadre.
En Rdc on subodore déjà la tenue du dialogue qui n’est pas le premier du genre. L’autre a eu lieu en 2003 lorsque le même
Rwanda avait occupé la Rdc pendant 5 ans. Aujourd’hui, le Rwanda le fait par procuration en utilisant les rebelles du M23 qu’ils manipulent pour sa cause c’est des vérités
historiques archi-connues. Mais le Rwanda n’a aucune obligation en termes de dialogue interwandais dans l’Accord-cadre.
Ce qui a révolté le Président tanzanien Jakaya Kikwete qui a voulu redresser la barre avec sa proposition de dialogue
interrwandais et interougandais. Kagame peut se permettre de donner aux autres des leçons de démocratie alors que le régime qu’il a instauré dans son pays n’est qu’une dictature
militaire. Au Rwanda tous les opposants sont soit en exil, soit en prison.
Il n’y a aucun espace de liberté. Kagame est le seul candidat à une élection dont les résultats sont connus d’avance. Et
pour les prétendants courageux comme Mme Nengabire, ils croupissent en prison, condamnée non pour avoir présenté sa candidature, mais pour négationnisme.
Un régime qui rappelle l’époque des partis uniques avec des guides éclairés. Il faudra bien que la Communauté
internationale réserve une oreille attentive à la demande des opposants rwandais qui n’exigent que l’application de la proposition de Jakaya Kikwete.
Les Congolais n’ont jamais compris comment au niveau de l’Onu, le Rwanda a été élu membre non permanent du Conseil de
sécurité à une période où il est démontré l’appui de ce pays aux rebelles du M23. C’est bizarre qu’on n’en ait pas tenu compte ne fût-ce que pour s’abstenir à une telle
élévation dans le contexte actuel du Kivu. Où la déstabilisation de l’Est de la Rdc est intimement liée au Rwanda.
La preuve, en a été fournie par la communication téléphonique du Président américain Barack Obama qui enjoignait Paul
Kagame de cesser tout appui au M23 car disait-il, l’appui au M23 déstabilise l’Est de la RDC. En fallait-il plus pour démontrer la responsabilité du Rwanda dans la
déstabilisation de l’Est de la RDC ? Or la, majorité des membres de l’Onu ont voulu que ce pays qui est un soutien avéré du M23 accède aux honneurs et avantages de membre
du Conseil de sécurité. C’est vraiment le monde à l’envers. Dans cette logique il n’est pas sûr que la Communauté internationale entende les cris du cœur des opposants rwandais.
Doute. Kandolo M.
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