Le FBI et la NSA "peuvent obtenir tout ce qu'ils veulent", selon Edward Snowden
http://www.francetvinfo.fr/edward-snowden-la-source-des-fuites-sur-l-espionnage-du-web-dement-etre-un-espion-chinois_350094.html
L'ex-employé de l'Agence de sécurité américaine, à l'origine des fuites sur les programmes de surveillance des communications américains, a participé à une discussion en ligne avec les
internautes du "Guardian".
Des manifestants hongkongais affichent leur soutien à Edward Snowden, le 13 juin 2013, à Hong Kong (Chine). (BOBBY YIP /
REUTERS)Par Francetv info avec AFP
Mis à jour le 17/06/2013 | 20:57 , publié le 17/06/2013 | 19:12
Il dit ne pas en avoir fini avec les révélations. Edward Snowden, l'origine des fuites sur les systèmes de surveillance des communications déployés par les Etats-Unis, a participé lundi 17 juin à une discussion en ligne avec
les internautes du Guardian (en
anglais). Depuis Hong Kong, où il s'est réfugié, l'ancien employé d'un sous-traitant de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) a expliqué sa démarche. Et a prévenu
qu'il avait encore des informations à livrer : "Plus de détails sur le caractère direct des accès de la NSA [aux données des internautes] vont venir."
L'Américain se montre aussi confiant quant aux effets de son action : "Le gouvernement américain ne pourra pas
étouffer [cette affaire] en m'emprisonnant ou en me tuant. La vérité est en marche et ne pourra pas être arrêtée." Francetv info retient les trois
principaux éléments de cet échange.
"Je n'ai eu aucun contact avec le gouvernement chinois"
Edward Snowden a formellement démenti être un espion à la solde de Pékin. "C'est une attaque prévisible et je l'avais anticipée avant de sortir de l'ombre", a-t-il déclaré, en
réponse à une question sur les propos de Dick Cheney. Dimanche, sur Fox News, l'ancien vice-président américain avait fait part de sa "profonde suspicion", suscitée par la fuite du lanceur d'alerte à Hong Kong, un territoire sous
souveraineté chinoise mais bénéficiant d'une plus grande liberté. "Posez-vous la question: si j'étais un espion chinois, pourquoi n'aurais-je pas fui directement à Pékin ? (...) Je n'ai
eu aucun contact avec le gouvernement chinois", a assuré Edward Snwoden.
Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à fuir à Hong Kong, il répond : "Le gouvernement américain, comme il l'a déjà fait dans le cas
d'autres 'lanceurs d'alerte', a immédiatement et de manière prévisible interdit toute possibilité d'un procès juste dans mon pays en me déclarant publiquement coupable de trahison."
"Numéros, mails, identifiants... tout ça, c'est pareil"
L'Américain de 29 ans a affirmé que les grandes agences de sécurité avaient des pouvoirs très étendus. Selon lui, rien ne peut leur échapper. "Si la NSA, le FBI, la CIA, la DIA [Defence Intelligence Agency] et d'autres veulent interroger des bases de données brutes de renseignement électronique, ils peuvent 'entrer' et obtenir ce qu'ils veulent. Numéros de
téléphones, mails, identifiants, numéro unique d'un téléphone portable... Tout ça, c'est pareil." Et les fenêtres de navigation privée ? Selon lui, cela n'empêche pas les agents
américains d'accéder à des e-mails ou des historiques de navigation.
"Si par exemple, je surveille une adresse e-mail et que cette adresse envoie un courriel à vous, Joe America, l'analyste de la NSA a accès à tout. Les adresses IP, les données brutes, le
contenu, le titre du mail, la pièce jointe, tout. Et tout est ensuite enregistré pendant très longtemps."
Google, Facebook, Microsoft et Apple suivent "une ligne commune"
Edward Snowden affirme enfin que les grands groupes informatiques américains marchent main dans la main. "Il est devenu de plus en plus en clair qu'ils suivaient une ligne
commune, incluant des éléments de langages similaires et spécifiques", a-t-il déclaré.
Toutefois, selon lui, ces sociétés ne sont pas à la botte du gouvernement. "Pour des raisons légales, ces entreprises sont obligées de se
soumettre aux spécificités du programme [de surveillance Prism] et de rester
silencieuses, mais cela ne les empêchent pas d'avoir des engagements éthiques, explique-t-il. Et de poursuivre : Si par exemple Facebook,
Google, Microsoft et Apple refusent de coopérer avec les services de renseignement américains, que pensez-vous que le gouvernement fera ? Les fermer ?"
Le Royaume-Uni aurait espionné les délégués du G20 en 2009
http://www.francetvinfo.fr/edward-snowden-le-royaume-uni-aurait-espionne-les-delegues-du-g20-en-2009_349410.html
Ces révélations émanent de documents fournis par l'ancien espion Edward Snowden, selon le "Guardian".
Gordon Brown, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Silvio Berlusconi lors d'une réunion du G8 à L'Aquila (Italie), le 9 juillet 2009.
(MICHAEL GOTTSCHALK / DDP)
Par Francetv info avec AFP
Mis à jour le 17/06/2013 | 18:40 , publié le 17/06/2013 | 06:27
Les autorités britanniques, en pleins préparatifs du sommet du G8, sont embarrassées par des révélations de l'ex-espion américain Edward Snowden qui montrent que Londres aurait espionné les délégués du G20 lors des réunions d'avril et septembre 2009. L'agence des services secrets britannique
Government Communications Headquarters (GCHQ) aurait utilisé "des capacités révolutionnaires de renseignement" pour contrôler les communications des personnalités qui ont participé à ces deux réunions, selon des documents dont a eu connaissance le Guardian (lien en
anglais), dimanche 16 juin.
Ces documents suggèrent que les services de renseignement ont installé des cafés internet où ils pouvaient intercepter des communications et surveiller les e-mails et appels téléphoniques passés par les appareils BlackBerry des délégués. L'agence avait également installé un dispositif permettant de savoir
quand les délégués se contactaient les uns les autres, et elle avait ciblé certaines
personnalités, en particulier le ministre des Finances turc, selon les documents dont le journal a eu connaissance. Des ordinateurs sud-africains ont également été identifiés pour être l'objet
d'une attention spéciale, explique un des documents.
Des ordres émanant d'un "niveau supérieur du gouvernement"
Selon la même source, l'agence GCHQ a reçu un rapport de son homologue américaine National Security Agency (NSA) sur ses tentatives pour écouter le président russe de l'époque,
Dmitri Medvedev, faire un appel à Moscou par satellite. Un document du GCHQ daté de janvier 2009 indique que l'ordre de rassembler des renseignements sur les délégués du G20 émanait
d'un niveau supérieur du gouvernement, dirigé à cette époque par le Premier ministre travailliste Gordon Brown.
Edward Snowden, 29 ans, qui travaillait pour la puissante agence américaine de renseignement NSA, se cache à Hong Kong alors que les Etats-Unis ont ouvert une enquête à son encontre, après
ses révélations sur un vaste programme secret américain de
surveillance électronique. Les dirigeants des pays du G8 doivent se rencontrer pour deux jours, à partir de lundi, à Lough Erne, en Irlande du Nord, pour des entretiens sur la crise
syrienne, l'évasion fiscale et le commerce.