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26 juin 2017 1 26 /06 /juin /2017 18:33

Cher Professeur Justin-Gr. Muzigwa KASHEMA
Je respecte vos points de vue et j’espère que vous respectez les miens, y compris les suivants (et si vous les respectez vraiment, veuillez les partager avec vos étudiants):

1. Dites leurs que l'Eglise africaine de l'inculturation n'est pas l'anti- thèse de l'Eglise coloniale, je veux plutôt dire néocoloniale . Elle demeure une simple courroie de transmission de l'Eglise néocoloniale voire même un outil du néocolonialisme occidental (jouant le jeu du néocolonialisme parfois sans le vouloir), la dernière chance de la survie de l'influence et de la domination occidentale en Afrique et donc dans le monde.
L’Afrique subsaharienne abrite aujourd'hui environ 171 millions de catholiques (16%), contre environ 1 million un siècle plus tôt. 30 millions de catholiques en République démocratique du Congo, près de 18 millions au Nigeria, 10 millions en Angola et 2,5 millions au Ghana.

" L'Eglise Catholique n'est rien sans l'Afrique. Si le pape était désigné au regard de la croissance du catholicisme, il serait certainement africain", comme l’écrit Nadéra Bouazza . Mais les attentes des Africains, leurs difficultés et leurs réalités locales ne sont toujours pas prises en compte. C'est toujours la survie de la race blanche qui compte!

Preuve 1: L'Eglise Catholique en Afrique est une poubelle pour les criminels du système catholique. Après les deux guerres mondiales, les soldats démobilisés des pays européens ont été d'office enrôlés dans diverses congrégations et sont venus en Afrique comme des "missionnaires", avec toutes les conséquence que cela comportait ! Aujourd'hui, ce sont des affairistes, des homosexuels et des pédophiles qu'elle nous envoient, avec toutes les conséquence que cela comporte. Et parcequ'il apportent de l'argent les évêques africains n'osent rien dire ou dénoncer !

http://buzz.lanouvelletribune.info/2017/03/pretres-accuse-pedophilie-envoye-en-afrique/

Preuve 2: Quelques heures après l’annonce de la démission de Benoît XVI, le 11 février, deux cardinaux africains figuraient déjà parmi les favoris: le cardinal nigérian Francis Arinze, archevêque du diocèse de Velletri-Segni en Italie. Et le Ghanéen Peter Tukson, à la tête du diocèse de San Liborio, en Italie. Mais c'est plutôt un Italien de la diaspora qui été élu ! Naturellement !

Preuve 3: Des cardinaux, des évêques, des prêtres, des frères et des soeurs font des enfants en cachette car pour l'Africain, il faut procréer. Maman Agnès Malula, la fille ainée du Cardinal Malula est encore vivante parmi nous). On se souvient toutefois qu'en mars 2009, Benoît XVI avait soulevé un début de tumulte en déclarant lors d'un voyage en Afrique que l'utilisation du préservatif «aggravait» le problème du sida.Des propos vivement contestés, et sur lesquels le pape était revenu en réaffirmant l’utilité du préservatif pour « réduire les risques de contamination». Benoît XVI était toutefois apparu comme déconnecté des réalités socio-économiques de l’Afrique.

Preuve 4: Après avoir fait annulé le voyage du Pape en RDC, l'Eglise Catholique Romaine en RDC a envoyé Monseigneur Fridolin Ambongo, vice-président de la CENCO, à Genève, en Suisse, prendre position contre le Gouvernement de Kinshasa = dernier coup de poker au profit du Rassemblement
« Et nous sommes étonnés que les évêques ne s’en prennent pas à ces gens-là. Au contraire, ils envoient un des leurs pour les soutenir à Genève. Mgr Fridolin Ambongo a été à Genève pour soutenir les néocolonialistes contre nous qui voulions que le Congo puisse retrouver son autodétermination. Ils lancent un appel contre ceux qui veulent balkaniser le Congo mais Mgr Ambongo est allé soutenir ceux qui veulent balkaniser le Congo, à Genève. C’est une contradiction qui nous gêne beaucoup, bien que l’analyse soit équilibrée », a dit Lambert Mende le 25 juin à Actualité.CD.

2. Dites-leur que le christianisme c'est notre patrimoine qui nous a été volé, re-emballé en Occident et nous ramené de la façon dont nous la vivons aujourd'hui après avoir connu l'esclavagisme, le colonialisme et le néocolonialisme.
La lettre de Léopold II aux missionnaire reconnait cette réalité:

http://afrikhepri.org/heureux-les-pauvres-car-le-royaume-des-cieux-est-a-eux-il-est-difficile-au-riche-dentrer-au-ciel/

Bien avant cela, Saint-Augustin, né dans la Province d'Afrique au municipe de Thagaste (actuelle Souk Ahras, Algérie), consacré évêque d'Hippone (aujourd'hui Annaba en Algérie), a déclaré avec raison que « Le christianisme existait déjà en Afrique avant la venue du Sauveur ».

Saint Augustin a écrit: "C'est, à notre époque, que la religion Chrétienne est, et laquelle est à connaître et à suivre et qui est la plus sûre et dans une santé certaine, appelée selon pour ce nom, mais non pas en fonction de la chose elle-même, dont elle est le nom, car la chose elle-même qui est désormais appelée la religion Chrétienne, était vraiment connue du monde antique, ni était manquante à tout moment à partir du début de la race humaine, jusqu'au moment où le Christ est venu dans la chair, d'où la vraie religion, qui avait déjà existée, commença à être appelée Chrétienne, et celle-ci dans nos jours est la religion Chrétienne, et non comme ayant été absente en d'autres temps, mais comme ayant dans les temps plus tardifs reçue ce nom" (Augustini Opera, vol. i, p. 12). 3

Lisez aussi :

a. Les Mythes Fondateurs du Christianisme: Premiere
partie:
https://www.webnietzsche.fr/mythes.htm

b. Les Mythes Fondateurs du Christianisme: Deuxieme
partie:
https://www.webnietzsche.fr/mythe.htm

3. Dites-leur que la religion, l'exploitation économique et la politique sont inséparables. Chaque jour qui passe, les paroisses, les couvents, les monastères… acquièrent presque gratuitement de vastes étendues de terre à travers le Congo mais dont les vrais actionnaires se trouvent en Occident (face cachée du capitalisme sauvage).
Ou était l' Eglise Catholique quand Léopold II coupait les bras de nos ancêtres (caoutchouc rouge)?
Pendant que la Révolution française proclamait "La Liberté, l' Egalité et la Fraternité", une jeune femme africaine (Afrique du Sud), surnommée la «Vénus hottentote».également connue sous le nom hollandais de Saartjie Baartman, est morte à Paris en 1816 après y avoir été exhibée tel un animal de foire et objet de curiosité sexuelle !

http://www1.rfi.fr/actufr/articles/026/article_14091.asp

Pendant que la Révolution française proclamait "La Liberté, l' Egalité et la Fraternité", ce qu'enseigne évidemment l'Eglise Catholique, Les « nègres », a dit Voltaire a cettte epoque, sont prodigieusement moins intelligents que les blancs. Pour Montesquieu, ils sont « naturellement paresseux » et pour Hegel ils représentent « l’homme naturel dans toute sa barbarie », sans « moralité » ni « sentiment » = justification de l'esclavage et du colonialisme !

La thèse centrale de Voltaire est la perversité de la religion chrétienne à travers l'histoire, et plus particulièrement du catholicisme. Cette thèse passe par plusieurs démonstrations, mais en particulier les deux suivantes :

1 - L'enseignement chrétien est fondé sur des erreurs. Ainsi, l'idée que tous les hommes sont issus d'un même père et d'une même mère, Adam et Eve, est fausse. Les races humaines n'ont rien à voir entre elles. Elles ont des origines différentes.
2 - La religion chrétienne est mauvaise dès le départ. En effet, elle prolonge la religion juive, qui est celle d'une nation odieuse et ennemie du genre humain. La religion chrétienne a hérité des tares du judaïsme.

Quant a Victor Hugo, L'Afrique n' a pas d'histoire et c'est ce que Sarkozy venait de repeter au Sénégal, le pays de Cheik Anta Diop!

Victor Hugo: "Quelle terre que cette Afrique! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Rome l’a touchée, pour la supprimer; et, quand elle s’est crue délivrée de l’Afrique, Rome a jeté sur cette morte immense une de ces épithètes qui ne se traduisent pas: Africa portentosa! (Applaudissements.)"

http://dormirajamais.org/hugo/

I can go on and on ....

Dr. Lokongo

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Ndugu Antoine,

J'ai suivi avec beaucoup d'attention vos échanges avec mon jeune frère le Dr. Nzogu Kiatende P. et je dois vous avouer qu'aussi bien la sincérité et la clarté de vos propos reflètent bien votre niveau intellectuel respectif au dessus de la moyenne. En tant qu'enseignant, un tel débat ne devrait pas passer inaperçu et mériterait de faire l'objet d'un questionnement philosophique ou d'un sujet de dissertation de nos élèves de classes terminales. Avec votre permission, pourrait-on ainsi formuler la problématique: D'une part, "la Mission salvatrice d'une Eglise peut-elle s'arrêter aux seules âmes des croyants ou aussi, au rôle que peut jouer les chrétiens dans l'engagement, pour le bien être de ses compatriotes?", d'autre part, " comment réconcilier, les exigences ecclésiales des enseignements de la théologie de libération avec le quotidien d'un pays entre les mains des dirigeants totalitaires , insouciants et aveugles aux inégalités et aux injustices de son peuple? et enfin quels sont, à la différence de l'Eglise coloniale les enjeux et défis d'une Eglise africaine de l'inculturation? (Voir le combat mené par le Cardinal Malula pour faire accepter les mabonza en nature et l'expression culturelle de la joie, à l'africaine au cours d'une célébration eucharistique).

Si on revisite ces quelques réflexions d'un père Jésuite David Hollenbach, à Boston College affirmant que : "le discours de l’Église n’est pas une doctrine abstraite et qu' il nait du dialogue entre la parole de la Bible et de la tradition avec les interrogations et l’engagement des chrétiens lisant les « signes » de leur temps".

Ne pensez-vous pas cher Lokongo que les richesses du « Sensus fidei » ont nourri la pensée de l’Église (sur le sens de la solidarité, des droits de l’homme…)
Le défi aujourd’hui est de vivre la même interaction face aux questions nouvelles (l’immigration, la guerre, la diversité culturelle…)

Le philosophe français Frédéric Lenoir a écrit un livre sur le lien entre nos valeurs modernes et le christianisme. Il postule que «l'avènement moderne de la laïcité, des droits de l'homme, de la liberté de conscience, de tout ce qui s'est fait aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles contre la volonté des clercs, s'est produit par un recours implicite ou explicite au message originel des Evangiles.» Lenoir précise que la «philosophie du Christ» consiste, d'après lui, en 7 valeurs: égalité entre les êtres humains, liberté de l'individu, émancipation de la femme, justice sociale, séparation des pouvoirs temporels et spirituels, non-violence, pardon et amour du prochain.

Le christianisme est non seulement la base de notre philosophie actuelle, mais il forme aussi la base de notre système politique démocratique. Certes, Jésus-Christ a probablement voulu une séparation entre religion et politique, comme le défend Frédéric Lenoir, se basant sur le fameux «Rendez à César ce qui lui appartient». Mais Jésus nous a aussi et surtout donné un fondement éthique qui fournit un cadre aux interactions humaines, c'est-à-dire aux relations politiques, économiques et sociales. Jusqu'à l'arrivée de Jésus, Dieu est régulièrement intervenu au secours du peuple Juif pour le sauver d'un oppresseur étranger. Il me semble tout à fait plausible que Jésus par le fameux «Rendez à César...» ait voulu dire aussi que Dieu en avait fini avec les interventions divines. En permettant à tous les hommes d'appartenir à Dieu, Jésus a supprimé la séparation entre Juifs et non-Juifs. Par conséquent, la libération des Juifs de l'oppression romaine ne faisait plus sens.

Plus autonome, l'humanité aura dorénavant besoin d'un cadre éthique qui lui permettra cette autogestion de ses relations sur Terre. Ceci explique aussi l'importance que Jésus a mise sur la non-violence et la résolution de conflits d'une façon pacifique. Dorénavant il n'y aura plus Dieu qui pourra régler en dernière instance les conflits entre son peuple et ses ennemis. Le Christ est donc venu pour mettre à jour le judaïsme, entre autres sous forme d'un système de valeurs modernisé. Le moment choisi n'est pas une coïncidence. Quand Jésus naît, la civilisation gréco-romaine est arrivée à son apogée. La stabilité politique et économique de la Pax Romana doit permettre un approfondissement idéologique. Effectivement le christianisme a pu se répandre rapidement dans cette constellation.

Il est essentiel de se référer au message évangélique pour comprendre le fondement éthique. La quintessence de la philosophie chrétienne est capturée dans une phrase à la fin du Sermon sur la montagne: «Agis envers les autres comme tu voudrais qu'ils agissent envers toi.» Pour Lenoir, cette phrase se réfère à un seul aspect de l'éthique du Christ: l'amour du prochain. Ce point de vue me semble trop limitatif. Si on se demande comment l'homme veut que les autres agissent envers lui, on arrive sur les principes démocratiques fondamentaux de Liberté, Egalité et Fraternité. Un fondement éthique plus simple, plus clair et plus fort que les sept valeurs éthiques citées plus haut par Lenoir.

D'abord l'homme veut la liberté et l'autonomie pour prendre ses propres décisions, prendre sa vie en main et prospérer. Il désire être un être libre au lieu d'un esclave et avoir ses propres biens. Ensuite l'homme ne veut pas être discriminé et veut les mêmes droits et la même protection devant la loi que tous les autres hommes. Finalement, quand il en a besoin, l'homme désire pouvoir compter sur l'aide des autres êtres humains. Dans sa réforme, le Christ a reconfirmé le principe que l'homme est libre. Il a rendu l'égalité exclusive des Juifs universelle pour chacun. Cela implique que dans une société qui se fonde sur le christianisme, une différentiation de traitement devant la loi est donc condamnable. Or, l'Inquisition autant que Guantanamo Bay vont à l'encontre de l'éthique chrétienne. Le Christ a porté beaucoup d'attention à la fraternité, parce qu'à l'époque cette idée était la moins développée et parce qu'elle constituait un énorme pas en avant dans le processus de civilisation.

La réciprocité dans la philosophie chrétienne – chaque homme a droit aux trois principes et doit les accorder aux autres – donne le fondement éthique qui encadre les relations politiques, économiques et sociales entre les êtres humains. L'équilibre éthique entre Liberté, Egalité et Fraternité est donc indispensable pour une société démocratique durable. Au siècle dernier nous avons pu observer comment des idéologies qui ne respectaient pas cet équilibre ont rapidement créé des systèmes totalitaires destructifs. Or, l'acceptation et la reconnaissance que notre base idéologique est fondamentalement chrétienne sont indispensables pour protéger les droits fondamentaux de notre société en dernière instance. C'est aussi la raison pour laquelle la constitution de l'Europe devrait être liée à cet héritage. Parce qu'une démocratie «sèche», c'est-à-dire sans base idéologique intemporelle qui garantisse des droits fondamentaux et inaliénables à tous ses membres, pourrait par exemple retirer le droit de vote aux femmes par une majorité de deux tiers.

Un fondement éthique que défend aujourd'hui la CENCO permet à une société de survivre à long terme et de surmonter des difficultés économiques et des menaces politiques. Sans valeurs intemporelles, notre société manque d'une identité communautaire et n'est pas durable.

Du point de vue philosophie toute attitude sceptique est jugée négative! Et il serait donc inconvenant, de ne pas se positionner, eu égard aux interpellations discutées ci-haut. Bref, les EVEQUES de la CENCO jouent leur rôle telle que leur mission a été définie par l'ECCLESIA. C'est de leur devoir d'éclairer le peuple pour recouvrir le goût à la vie et retrouver le bonheur de vivre afin de mieux remplir leur rôle des parents (et pas des parents clochardisés, incapables de répondre aux besoins matériels de leurs enfants).
Dans l'espoir que vous continuerez , à nourrir nos esprits d'un si haut niveau du débat, chers Antoine et Pascal, je reste attentif à d'autres de vos opinions sur diverses questions du quotidien du peuple congolais.

Pr. Justin-Gr. Muzigwa KASHEMA
Senior Research Associate
Tél+32484591814; +3243441551  

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  • : Congo Panorama. Le blog du soldat du peuple: Par Antoine Roger Lokongo, le Soldat du Peuple engagé dans la bataille des idées pour un Congo meilleur. Un Congo qui s'assume et devient un parténaire clé de la Chine, hier un pays sous-développé, qui, en un lapse de temps, a changé son destin en comptant sur ses propres efforts et devenu une puissance.
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la Révolution est un rempart,
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Laurent Désiré Kabila,
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