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30 octobre 2023 1 30 /10 /octobre /2023 16:05

OPINION LIBRE: LE CONGOLAIS EST LE PREMIER RESPONSIBLE DU MALHEUR QUI LUI ARRIVE

Par Dr Prof Antoine Roger LOKONGO

Le Congo tel que vu par John Le Carré - auteur britannique, maître du roman d’espionnage, mort à l’âge de 89 ans en 2020 – demeure à jamais une description de façon affreusement détaillée de notre histoire. Dans son roman « Le chant de la mission » (publié aux éditions du Seuil), il montre du doigt les multinationales [surtout anglo-saxonnes] qui, de concert avec les élites congolaises elles-mêmes et les élites africaines corrompues (Museveni et Kagame entrent dans l’histoire comme des narguers du Congo), pillent les ressources du Congo.

Voici une citation célèbre tirée de ce roman et qui est toujours d’actualité : « Le Congo saigne depuis cinq siècles. Les Congolais se sont fait foutre par les esclavagistes arabes et occidentaux, par leurs compatriotes Congolais et Africains, par les Nations Unies, la CIA, les églises catholique et protestante, les colonialistes Belges, les Français, les Britanniques, les Rwandais, les Ougandais, les sociétés forestières, diamantifères, orifères, cuprifères, cobaltfères, coltanifères…, et bientôt là, par les sociétés pétrolières. Il est temps qu'on les laisse tranquille... ».

Or, c’est difficile de laisser le peuple Congolais tranquille parce que ses traitres internes et ennemis externes connaissent bien ses points faibles et par conséquent, ils peuvent facilement le mener où ils veulent. Un peuple naïf peut facilement être dupé par les promesses mensongères et démagogiques de ses prétendus dirigeants et ou « partenaires » occidentaux.

Ici nous épinglons quatre principaux points faibles que le peuple congolais accuse actuellement sous le régime du Président Felix Tshisekedi après son serment de « rompre avec le passé » et « faire du Congo l’Allemagne de l’Afrique ».

1. Tout d’abord le peuple Congolais est facilement manipulable et exploitable, un peuple qui se contente de très peu quand il voit bien qu’on lui vole presque tout. Felix Tshisekedi l’a bien dit pendant la campagne électorale de 2019 lorsqu’il a décrit le peuple Congolais comme un peuple que l’on peut facilement « crétiniser ». Et pour joindre sa parole à l’action, Felix Tshisekedi a inauguré son mandat avec le prélèvement de la taxe RAM sur toute recharge de téléphone dont les montants perçus pendant 20 mois jusqu’à la fin annoncée de ladite taxe peuvent se chiffrer à 300 millions de dollars américains  selon la société civile. A ce jour le même peuple ne sait a qui a profité ce « RAM », ni la destination des fonds ainsi prélevés et il n’en parle plus. Cela s’applique aussi pour les fonds alloués au Covid, à l’EPST, au Projet Tshielejelu, que sais-je encore ? Le même peuple ne se demande pas pourquoi, après 4 ans seulement de pouvoir du Président Felix Tshisekedi, la dette nationale a dépassé 10 milliards de dollars américains. Même Mobutu nous a laissés avec une dette de 14 milliards de dollars américains mais après 37 ans de pouvoir.

Par ailleurs, un prêt de 20 millions de dollars est au cœur d'un arbitrage d'Afriland contre Kinshasa, selon  Africa Intelligence. La banque Afriland First Group, qui a lancé une procédure d'arbitrage contre la RDC, estime que sa filiale congolaise a été expropriée. Elle entend également éclaircir les circonstances d'un prêt de 20 millions de dollars octroyé en 2020 à une société réputée appartenir à des proches du pouvoir congolais, qui n'aurait jamais été remboursé. Ici nous pouvons nous faire une idée sur la destination que prend l’argent emprunté au nom de l’Etat Congolais !

Cela s’applique également aux nombreux d’autres dossiers de détournement dont les ténors du régime responsables n’ont passé que quelques semaines ou quelques mois à la prison de Makala avant de « recouvrir leur liberté ». Le cas le plus notable c’est celui du « procès de 100 jours ». En effet, après Vital Kamerhe (qui, à l’instar de Jean Pierre Bemba et d’Eddy Kapend impliqué dans l’assassinat d’un ancien chef d’Etat, a directement retrouvé sa place au gouvernement après la prison), l’ancien DG du FONER est le dernier prisonnier de ce procès à être acquitté à son tour. Ils sont désormais tous libres, tous acquittés ! Personne n’a détourné l’argent ! Tout s’est bien passé ! L’argent s’est volé seul. En français facile: l’argent s’est auto-détourné ! Partant de ces deux faits, qui ne peut donc tirer la conclusion selon laquelle ces deux cas ne constituent que la pointe d’un iceberg d’une culture des détournements et d’appropriation du patrimoine de l’Etat avec toute impunité qui caractérise ce régime et dont la campagne électorale ne servira que d’éponge à tous ces crimes économiques au détriment d’un peuple qui fait toujours preuve d’avoir une mémoire notoirement courte ?    

2.  Deuxièmement, le Congo a le malheur d’avoir une classe politique (et par extension une intelligentsia) qui fonctionne et qui opère sans principes, sans respect de ses propres règles du jeu (Constitution) librement établies. Or faire la politique sans principes, sans respect des engagements pris revient à faire du mercenariat politique (Genval, FCC-CASH, UNC-UDPS, ect). Nous sommes le seul pays au monde où à mi-mandat, la majorité change de camp au profit du pouvoir qui n’en avait pas et au détriment de l’opposition moyennant la corruption pour coopter les députés et sénateurs. Nous sommes le seul pays au monde où le processus électoral est manifestement truqué d’avance au vu et au su de tout le monde et au profit du président sortant, mais avalisé et soutenu par la société civile, les politiciens y compris les opposants, les professeurs d’université, les chefs de confessions religieuses, bref toutes les forces vives que compte la nation et parmi lesquelles vous avez des candidats à tous les niveaux.

Contrairement aux règles du jeu en la matière, l’opposition n’est pas représentée au bureau de la CENI, toutes les instituions arbitres en cas de contentieux électoraux sont truffées de et chapeautées par des gens de la même obédience politique que le président sortant et qui partagent également des affinités tribales avec lui (CENI, Cour Constitutionnelle, Ministère de la Justice, Ministère des finances…); sans oublier des irrégularités qui caractérisent le processus électoral: un fichier électoral non-indépendamment audité, enrôlement des enfants au Kasai, fief du président sortant, recommandation aux autorités provinciales d’installer dans leurs provinces les instances de l’Union Sacrée, la coalition au pouvoir composée des transfuges du FCC de Joseph Kabila par simple opportunisme parce que le modus operandi de l’Union Sacrée n’est pas différent de celui du FCC alors au pouvoir (ca c’est se servir des structures publiques pour implanter une structure privée); la nomination des chefs de secteurs alors que leur élection est déjà prévue l’année prochaine dans le cadre du calendrier électoral rendu public par la CENI; le fait que la CENI s’endette auprès des banques commerciales privées au nom de l’Etat alors qu’elle n’en a pas qualité et à combien; des cartes d’électeurs facilement auto-effaçables pour que les électeurs dépensent de plus (au profit de qui ?) en sollicitant des duplicata, ect. Sous d’autres cieux, le peuple se lèverait pour rejeter un processus électoral manifestement déjà truqué d’avance ! 

La manipulation des tribus, ethnies, entités culturelles n’est pas un fait nouveau en RDC. Les politiques en font toujours recours surtout pendant la période des élections. Par exemple, le gouverneur du Kasaï Central vient de menacer quiconque veut être candidat aux présidentielles de ne pas oser aller battre campagne dans cette province qu’il qualifie de « province de Tshilombo ». Si tel est le cas, comment le candidat Tshilombo doit-il se permettre d’aller battre campagne dans d’autres provinces sauf la sienne, entendez Kasaï Central?  Ça c’est semer la division et pourquoi de tels divisionnistes ne sont-ils pas inquiétés ?  Est-ce tout simplement parce qu’ils sont proches du pouvoir ? 

3. Troisièmement, une classe politique dont les ténors fonctionnent ou opèrent sans constance, sauf au gré de leurs intérêts égoïstes, c-à-d chacun tire la couverture de son côté et le discours change moyennant l’intérêt qu’il peut tirer de ceci ou de cela (esprit de coop, esprit de frappe)!   Par exemple, la justice belge a déjà tranché que Felix Tshisekedi n’a jamais décroché un diplôme à l’Institut des carrières commerciales (ICC), une école supérieure de promotion sociale relevant de la Ville de Bruxelles. Ce qui veut dire que dans son dossier qu’il a soumis comme candidat à sa propre succession, Felix Tshisekedi a inséré un faux diplôme et par conséquent, il est coupable de faux et usage de faux -  ce qui est contre la loi ! Apparemment, un délit aussi grave que ça et qui, sous d’autres cieux peut entrainer l’invalidation de la candidature de Felix Tshisekedi devient un non-évènement en RDC ! Quelles valeurs sommes-nous en train de léguer à la jeunesse congolaise ?  La même chose s’applique à la double nationalité dont presque tous nos dirigeants sont détenteurs, contrairement à la loi en vigueur !  Pourquoi cibler les uns et épargner les autres selon qu’ils soient adversaires politiques ou pas ? En effet, tous les acteurs politiques congolais ont des squelettes dans leurs placards. Ça nous le savons !

4. Quatrièmement, une classe politique dont la plus part des ténors sont les descendants idéologiques de Mobutu, occidentalisés en outrance et qui continuent de recevoir le diktat des puissances occidentales. Ils ont même déclaré ouvertement qu’eux sont du côté des Etats-Unis d’Amérique, d’Israël et du Rwanda. Nous ne sommes pas surpris que trois puissants ministres d’un pays comme le Congo se sont trouvés récemment devant l’ambassadeur des Etats-Unis accrédité à Kinshasa pour parler du Rwanda. Rappelons que Mzee Laurent Désiré Kabila était sur le sol américain quand il a refusé d’être convoqué par Madeleine Albright, alors ministre des affaires étrangères américaine. Les autres chefs d’Etats Africains ont défilé devant elle, pas Mzee Kabila. Finalement c’était elle qui a fait le déplacement pour venir échanger avec Mzee Kabila (témoignage de Didier Mumengi).

« Yo nani, oboya Kagame » (qui êtes-vous pour détester Kagame) était le cri du chœur avec lequel les militants de l’UDPS ont accueilli Paul Kagame à Kinshasa. « L’ennemi NO.1 du Congo c’est le Congomani lui-même », disait Mzee Laurent Désiré Kabila. Avec raison ! Pendant ce temps, le régime de Felix Tshisekedi  hébergeait les chefs du M23 probablement au Fleuve Congo Hôtel pendant 14 mois aux frais du Trésor Public RD Congolais. A l’issue de leur séjour, un million de dollars leur a été donné, selon Africa Intelligence. Immédiatement après leur retour, ils ont relancé les hostilités, ont occupé Bunagana et ont avancé jusqu’aux portes de Goma. Pourquoi ne pas rire ou pleurer à la suite des accusations et des dénonciations du haut de la tribune des Nations-Unies et dans des conférences internationales avancées par le régime actuel de Kinshasa contre Kigali (étonnement, pas formulées contre Kampala) à la lumière de toutes ces manifestations d’amour et de fraternité entre Felix Tshisekedi et son « frère » Paul Kagame qui a transformé le Congo à la fois en un mouroir et un eldorado mais les morts Congolais sont considérés par le Président Congolais Felix Tshisekedi comme des « dommages collatéraux » ! Et les Wazalendo récemment génocidés à Goma ont eux aussi été des « dommages collatéraux » ?  Ce sont leurs frères qui combattent au front ou sont-ils une autre catégorie des Wazalendo?

En plus, comme l’a averti l’éminent journaliste éditorialiste et analyste politique José Nawej, qui vient de nous quitter, sa plume à la main et à qui nous rendons un vibrant hommage, des opérations militaires trop nombreuses pourraient provoquer des problèmes liés à la structure de commandement. On se précipite vers l’EAC, on se rend compte qu’on s’est trompé, on tourne vers la SADC… D’ailleurs, notre ministre des affaires étrangères vient d’avertir la communauté internationale à la suite d’une énième incursion de l’armée rwandaise sur le sol congolais, que, si ne fut ce qu’une balle tombe sur Goma, la réaction de Kinshasa ne se fera pas attendre. La question que nous nous posons est celle de savoir pourquoi la réaction de Kinshasa se fait attendre alors que le Nord Kivu demeure sous occupation Tutsi pendant presque deux ans maintenant. D’ailleurs, j’étais le premier à lancer l’idée de la construction d’un mur entre le Congo et le Rwanda-Ouganda déjà partir de Londres. Posez la question au petit-frère de feu Mbwakiem qui travaillait alors à l’Ambassade.    

En guise de conclusion et à la lumière de ce qui précède, à quoi servent les élections pour un second mandat si ce n’est tout simplement donner un chèque en blanc aux détenteurs actuels du pouvoir pour continuer de s’enrichir impunément derrière le dos du peuple ?   Maintenant je comprends clairement le plus grand mal dont souffre l'Afrique: "LE PARVENUDISME" ! C'est-a-dire la majorité de nos dirigeants sont des parvenus issus des masses pauvres qui ONT accedé au pouvoir grâce au Kalashnikov, à la trahison, aux coups d'état soutenus par la CIA... sans fondation idéologique au préalable. Soudain ils se trouvent dans une position de gérer des milliards de dollars issus de l'exploitation des ressources du pays avec la complicité des maîtres à penser occidentaux - des sommes colossaux qu'ils n'ont jamais envisagés un jour de mettre la main dessus. Ce qui justifie les détournements, le transfer et le logement de cet argent dans des banques offshores d'outre-mer, l'enrichissement illicite au profit de soi et sa clique autour de soi...

Mobutu demeure un exemple typique. Patrice Lumumba et Laurent Kabila du Congo, Thomas Sankara du Burkina Faso, Laurent Gbagbo de la Cote d'Ivoire... demeurent des exceptions typiques.

« NOBODY SHOULD TAKE MORE THAN HE OR SHE NEEDS" - DIXIT THOMAS SANKARA.”  “PERSONNE NE DOIT PRENDRE PLUS QUE CE DONT IL A BESOIN » DIXIT THOMAS SANKARA.

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