Le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme indique que près de 900 personnes ont été tuées lors de violences communautaires en décembre en RDC.
Alors que la République démocratique du Congo (RDC) était absorbée par l'organisation des élections fin décembre 2018, un véritable drame se jouait dans l'ouest du pays.
Des violences communautaires ont embrasé pendant deux jours, au moins 890 personnes ont été tuées entre le 16 et le 18 décembre dans quatre villages du territoire de Yumbi, dans la province de Mai-Ndombe, à plus de 300 km au nord de Kinshasa.
Ce bilan provient de ce qui "semble avoir été des affrontements entre les communautés Banunu et Batendé", d'après le Haut-commissariat, qui cite des "allégations de sources crédibles" pour appuyer son bilan dans un communiqué.
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C'est l'enterrement d'un chef coutumier Banunu qui a mis le feu aux poudres, d'après la plupart les témoignages.
"Notre chef coutumier (Banunu) est décédé ici à Kinshasa. Nous avons rapatrié le corps pour qu'on l'enterre là où il est chef coutumier", avait indiqué Francis Mbengama, député et vice-président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa.
L'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ) avance pour sa part le chiffre de 500 morts d'après ses premiers éléments de terrain.
"Nous avions une centaine de morts selon les dernières estimations qui ont été présentées au gouvernement" a avancé de son côté le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende qui se refuse à tout commentaire sur le bilan du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.
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Les affrontements communautaires dans cette région avaient conduit l'exécutif à demander à la commission électorale (CENI) le report des élections du 30 décembre tient à rappeler le porte-parole du gouvernement congolais.
Selon l'ONU, la majorité de la population des villages touchés aurait été déplacée. Quelque 16.000 personnes ont pu notamment trouver refuge au Congo-Brazzaville en traversant le fleuve Congo.
"Il est crucial que toute cette violence fasse l'objet d'une enquête approfondie et rapide et que ses auteurs soient traduits en justice", a écrit la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, dans le communiqué.