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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 13:26

L’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Gabon arrêté pour traffic d’enfants

 

Tamakolo Ouattara en prison en Italie

 

Par Abdoulaye Villard Sanog,

 

Notre Voie 20//12

 

Le corps des diplomates ivoiriens est dans de beaux draps. Un de ses membres, Tamakolo Ouattara, nommé ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon, en décembre dernier, est en prison en Italie pour traffic d’enfants et immigration clandestine. Selon le quotidien italien Corriere della Sera, le 14 janvier dernier, le diplomate ivoirien est arrivé à l'aéroport international de Rome Fiumicino, en provenance de Casablanca au Maroc.

 

Ouattara Tamakolo a été arrêté dans la zone de transit de cet aéroport pour délit d'immigration clandestine et possession de faux «documents valables pour l'expatriation». Selon des sources policières et judiciaires qu’a pu interroger notre correspondant en Italie, il voulait faire entrer clandestinement en Europe, 3 enfants et une femme. Après s’être présenté aux policiers comme ambassadeur de Côte d’Ivoire au Gabon et avoir brandi son passeport diplomatique, il a présenté la dame comme son épouse et les enfants comme les siens. Vérification faite, Ouattara ne partageait rien avec les 3 enfants et la dame.

 

Le 3 février dernier, le tribunal de Rome avait refusé sa mise en liberté provisoire demandée par l'avocat Andrea Palmiero désigné dans l’urgence pour l'assister devant les tribunaux. Selon la police des frontières, Tamakolo Ouattara avait en sa possession trois passeports altérés, portant un cachet apposé, le 12 octobre 2011 à Orly, France.

 

Selon des sources diplomatiques consultées, l’ambassadrice de Côte d’Ivoire en Italie fait des pieds et des mains pour obtenir la libération de son collègue Tamakolo Ouattara. Et, selon un confrère italien, de nombreuses pressions diplomatiques ont été exercées sur le tribunal de Civitavecchia mais sans succès puisque l'ambassade de la Cote d'Ivoire en Italie et l'avocat de l’inculpé ont vu leur requête de liberté provisoire refusée.

 

Le prévenu n’ayant pas de domicile à Rome et aucun diplomate n’ayant voulu s’engager pour lui, il est resté en prison jusqu’à ce jour. Un «jugement sommaire» est prévu cependant pour le 13 avril 2012 au tribunal de Civitavecchia. Selon des spécialistes, l’ambassadeur Ouattara n’a pas de chance de sortir de cette prison avant six mois. Car, depuis 2009, l'immigration clandestine est devenue un délit. Et tout séjour clandestin sur le territoire italien est puni d'une amende allant de 5 000 à 10 000 euros. La durée de détention est multipliée par trois, passant de deux à six mois.

 

L’ambassadeur Tamakolo Ouattara, ancien conseiller à l’ambassade de Côte d’Ivoire en Angola, ancien agent du Département Afrique du ministère des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire, risque donc 6 mois ferme de prison. Une fois sorti de prison, il devra rendre compte aux Ivoiriens pour cette autre souillure abjecte après le scandale de Paris dont les effets néfastes continuent de brouiller la visibilité de la diplomatie ivoirienne sous Ouattara.

 

Abdoulaye Villard Sanog

 

Comment Ouattara pousse le peuple Wê à la révolte

Son silence sur les tueries à l’ouest est injustifié

Notre Voie 22/03/12

"Je suis le président départemental de la jeunesse de l’ex-Lmp aujourd’hui Cnrd. Je voudrais vous informer de la situation qui prévaut dans notre département. A chaque fois qu’un membre de Lmp revient en Côte d’Ivoire, puisqu’on nous parle de réconciliation et de reconstruction, ce dernier est arrêté et bastonné par des Frci qui ont combattu chez nous. Les deux dernières arrestations remontent au samedi 17 mars 2012 : un jeune du village de Tuambly a été arrêté, son nom est Tché Obed, un autre de Diboké, du nom de Silou Djè, est encore aux mains des Frci. Ces cas ne vont pas favoriser la réconciliation. A cet effet, je vous demande de transmettre mon message au président du Cnrd pour une sécurité égale et une paix équitable comme le dit le président Ouattara ou dans le cas contraire, nous allons repartir au Liberia." Ce message d’un de nos lecteurs, de la communauté Wê dans le Moyen-Cavally, traduit clairement la misère quotidienne que font vivre aux populations autochtones les hommes d’Alassane Ouattara en poste dans cette zone. La semaine dernière, des Frci d'Alassane Ouattara ont effectué une expédition punitive sur Doké, à 5 heures du matin, prenant en otage toute une population torturée sans aucune forme de procès. 12 jeunes Wê, soupçonnés d'avoir arraché trois kalachnikovs à leurs bourreaux qui voulaient en découdre avec leur vie la veille, ont été exposés sous un soleil de plomb et copieusement tabassés.

Moins d’une semaine seulement, des éléments Frci font irruption au domicile d’un commerçant Wê prospère, à Guéhiébly dans le département de Duékoué, qu’ils enlèvent en présence de ses deux épouses et de ses enfants. Ils vont l’assassiner sommairement sous un prétexte fallacieux : il ferait partie d’une bande de braqueurs dans la région. Ces enlèvements et exécutions extrajudiciaires d’autochtones qui créent la psychose au sein des populations et empêchent la reprise normale de leurs activités, un an après l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir, sont monnaie courante à l’ouest et visent majoritairement la communauté Wê. Et depuis que les médias s’en font l’écho, l’actuel homme fort d’Abidjan, n’a pas élevé la voix pour rappeler ses hommes à l’ordre ou donner un signal fort à l’opinion nationale et internationale en infligeant une quelconque punition à la hauteur des dérives commises. C’est à une indifférence totale qu’assiste l’ensemble des Ivoiriens. Alassane Ouattara, père du concept du «rattrapage ethnique», se pose-t-il uniquement en chef d’une seule communauté en Côte d’Ivoire ? Ou a-t-il décidé de laisser libre cours aux massacres et au processus d’expropriation des biens d’autres peuples pour des raisons dont lui seul sait ? Que fait-il de l’article 34 de la Constitution ? «Le président de la République est le chef de l'État. Il incarne l'unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure la continuité de l'État. Il est le garant de l'indépendance nationale (…)», indique très clairement ce passage de la Loi fondamentale. Pourquoi Alassane Ouattara accorde-t-il tant d’importance aux exactions de Vavoua (à l’issue desquelles il a donné 48 heures aux Frci pour quitter les rues) et ignore celles du pays Wê ? A-t-il des griefs contre ce peuple ? Sinon, les Wê continuent d’être massacrés et expropriés de leurs terres sans qu’il ne lève le petit doigt. Une situation qui, si elle dure, pourrait amener ce peuple, se sentant abandonné à lui-même, à prendre son destin en main. Attention ! La paix sociale est en danger.

La Communauté internationale complice des FRCI

Frank Toti, Notre Voie 22/3/12

L’ouest de la Côte d’Ivoire n’a pas fini de vivre le martyre. Cette région qui a payé un lourd tribut durant la rébellion du nord et de la descente meurtrière des éléments Frci et des dozos à partir de mars 2011, durant la crise post-électorale, ne retrouvera pas de sitôt le sourire. Puisqu’elle continue de subir la furie meurtrière de ces derniers presque quasi quotidiennement.

L’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a proclamé la fin définitive de la crise post-électorale début mai 2011. Mais rien n’a véritablement changé du point de vue sécuritaire pour les Ivoiriens. A part que pour les beaux yeux de la communauté internationale et principalement de la France, le régime Ouattara a débarrassé la plupart des rues abidjanaises des éléments des Frci qu’il a parqués dans les communes comme Abobo, Anyama, Yopougon, Adjamé ou encore Attécoubé. Si l’insécurité est rapprochée à Abidjan et dans les grandes villes du pays, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, c’est le règne sans merci des kalaches aux mains des Frci et leurs supplétifs dozos. Il ne se passe pratiquement plus de jour sans que des éléments des Frci ou leurs supplétifs dozos n’exécutent ou ne torturent des civils. Après 11 mois d’exercice du pouvoir par Alassane Ouattara, l’on n’est pas loin de la centaine de tués ou disparus officiellement. Et pourtant, l’Onuci qui dit être en Côte d’Ivoire principalement pour protéger les populations civiles y a un impressionnant dispositif militaire.

Récemment encore, l’Onuci a renforcé sa présence militaire en Côte d’Ivoire avec la construction de 8 nouveaux camps militaires, avec un accent particulier mis sur l’ouest du pays où 3 nouveaux camps militaires à Taï, Touleupleu et Zouan Hounien, sont venus renforcer ceux déjà existants. C’est au bas mot 2 milliards de FCFA décaissés pour la construction de ces bases militaires, qui en définitive ne servent qu’à abriter des touristes plutôt que des «protecteurs» de populations civiles. Puisque, parfois même les exactions et autres exécutions sommaires sont faites au nez et à la barbe des soldats onusiens. Lundi dernier encore aux environs de 1 heure du matin, un commerçant wê de Guéhiébly (Duekoué), enlevé quelques instants auparavant à son domicile, a été froidement abattu par des éléments des Frci. Au moins 5 autres jeunes wê ont été enlevés chez eux et l’on est toujours sans nouvelles de ces derniers. La communauté wê continue d’être le souffre-douleur des milliers de Dozos ayant envahi la région, ainsi que de quelques  éléments Frci, sans que la communauté internationale n’arrive à mettre fin à ce qui pourrait être considéré comme des aces relevant de «l’ethnocide» des wê en particulier. L’Onuci reste peu bavarde sur cet enfer de l’ouest, les organisations internationales de défense des droits humains restent moins productives sur la question de l’ouest où être tué est devenu quasi-banal – ainsi, Human Rights Watch choisit de pondre un rapport localisé sur Bouaké, pour sauver son honneur sans toucher du doigt les vrais problèmes.

Et comme si cela ne suffisait pas, les Frci ont demandé la fermeture du camp des déplacés de Nahibly, au motif qu’il regorgerait de malfrats. C’est le lieutenant Koné Daouda dit Konda des Frci qui a adressé, la semaine dernière, cette demande au ministre délégué à la défense, Koffi Koffi Paul,  en visite à Duekoué. Et qui selon lui, constitue une cachette des malfrats qui savent que les Frci n’ont pas accès à ce site sous protection des casques bleus. «Nous n’allons pas rester les bras croisés pendant longtemps. Il faut que le site soit fermé pour éviter qu’il devienne le nid de malfaiteurs», a-t-il réclamé. Les populations de l’ouest continuent de s’interroger sur le sort qu’elles subissent quasi-quotidiennement depuis plus d’un an aujourd’hui. Elles qui continuent d’enterrer et de pleurer les leurs, dans un environnement de réconciliation hypocrite prônée et exaltée par les nouvelles autorités.

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